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ENTRE LES LIGNES : L’IMPORTANCE D’UNE PAUSE MENTALE

Bienvenue à la première édition d’Entre les lignes, une chronique hebdomadaire que j’écrirai pour l’Omnium Banque Nationale et dans laquelle je vous présenterai des nouvelles et des sujets d’actualité du monde du tennis masculin.

À première vue, la vie d’un joueur de tennis professionnel peut sembler prestigieuse et insouciante. Ils voyagent aux quatre coins de la planète, jouent devant des milliers d’admirateurs et concourent pour les plus grands titres pour un salaire dont beaucoup d’entre nous ne peuvent que rêver.

Cependant, en creusant un peu, on se rend compte que pour plusieurs, le tennis est un travail quotidien pour lequel on ne peut espérer mieux que de rentrer dans ses frais. La fatigue physique et les défis mentaux qui accompagnent le caractère solitaire de ce sport peuvent être accablants pour de nombreux joueurs.

Il est temps que le tennis accorde une véritable priorité au bien-être de ses joueurs et ici, au Canada, je peux affirmer qu’il y a une réelle volonté de changer les choses. Encore une fois, la santé mentale sera au premier plan à l’Omnium Banque Nationale en août, car Tennis Canada continue d’accorder une grande importance à cet aspect de la vie des joueurs sur le circuit en développant son initiative Pause mentale.

L’initiative Pause mentale, qui amorce sa deuxième année d’existence et qui est maintenant soutenue par un nouveau commanditaire, Beneva, plus grande compagnie d’assurance mutuelle au Canada, « s’appuiera sur la mission de Tennis Canada d’améliorer le bien-être de tous les joueurs de tennis au Canada et d’assurer un milieu sûr et inclusif pour toutes les personnes qui pratiquent ce sport. »

Si la pression existe dans tous les sports professionnels, le tennis se distingue par le fait que les joueurs doivent se débrouiller seuls sur le terrain. Ce sont, en quelque sorte, des entrepreneurs indépendants et, à part ceux qui sont au sommet de la pyramide et qui peuvent se payer leur propre entourage, beaucoup voyagent seuls d’un tournoi à l’autre. Avoir un entraîneur, un physiothérapeute, un préparateur physique et même un préparateur mental à temps plein n’est pas à la portée de tous.

Cela dit, même les joueurs les plus performants peuvent parfois être submergés par les pressions qui accompagnent cette célébrité extrême.

Nous avons déjà vu des vedettes quitter le sport prématurément, comme Bjorn Borg, ainsi que d’autres qui se sont retirés pendant un certain temps, comme Andre Agassi et Jennifer Capriati. On ne parlait pas vraiment de santé mentale à cette époque, ou du moins pas autant qu’aujourd’hui.

Plus récemment, Naomi Osaka et la Canadienne Bianca Andreescu ont dû s’éloigner des courts pour privilégier leur bien-être mental. Il est évident qu’il faut en faire plus pour aider ces athlètes.

Le fait qu’une organisation sportive comme Tennis Canada décide de déployer de véritables efforts pour protéger les athlètes – tant les professionnels établis que la prochaine vague de jeunes talents – est une mesure rassurante qui, espérons-le, sera également adoptée par de nombreux autres intervenants au tennis.

En 2023, l’initiative Pause mentale soutenue par Beneva comptera sur la participation de trois ambassadeurs : Andreescu, Alexis Galarneau et Rob Shaw, meilleur joueur canadien de tennis en fauteuil roulant.

Lors de la première année, Pause mentale avait proposé des cartes postales de soutien, des zones de méditation et l’accès à des experts en santé mentale pour les athlètes de l’Omnium Banque Nationale. Il y a également eu la Promesse d’une expérience de tennis positive, un mur géant sur lequel les détenteurs de billets, le personnel du tournoi, les bénévoles, les médias et les athlètes ont été invités à signer leur nom, s’engageant par écrit à assurer un milieu positif dans lequel tous les athlètes se sentent soutenus et valorisés.

Je me suis récemment entretenu avec l’entraîneur canadien et ancien joueur Rob Steckley sur l’importance d’aborder la question de la santé mentale avec les jeunes joueuses canadiennes avec lesquelles il travaille, comme Kayla Cross et Vicky Mboko, et il avait beaucoup à dire sur le sujet.

« Il faut les éduquer parce que c’est réel, ça existe. Les filles qui font partie du programme de Tennis Canada y font face tous les jours, c’est incroyable. Je pensais que la jeune génération ne serait pas touchée, mais malheureusement, c’est un problème généralisé. »

Steckley et son équipe ont mis en place un processus pour s’assurer que les jeunes ne lisent pas de commentaires négatifs avant qu’ils n’aient eu l’occasion de parler avec l’entraîneur et d’avoir sa rétroaction. Éloigner les joueurs de leur téléphone cellulaire est une façon de les protéger des commentaires blessants qui sont régulièrement adressés aux joueurs de tennis.

« La pression qu’ils ressentent lors des matchs n’aide évidemment pas, mais je leur dis toujours qu’à la fin de la journée, ils ne doivent pas aller directement sur leur téléphone. Nous avons une règle : tu viens passer du temps avec nous, on revient sur certaines choses, on récupère, on est professionnel. Je ne vaux pas qu’ils allument immédiatement leur téléphone, parce que j’ai vu, lors des tournois, que les joueurs se mettent tout de suite à lire les commentaires négatifs. »

Bien que les mesures prises par Tennis Canada constituent un pas dans la bonne direction pour aider les athlètes à gérer les défis et le stress, il ne s’agit en aucun cas d’une solution miracle et elle ne prétend pas non plus résoudre tous les problèmes qui existent au tennis.

D’ailleurs, Tennis Canada expliquait récemment que « Pause mentale n’est pas une solution miracle à tous les problèmes de santé mentale des joueuses et des joueurs. C’est toutefois le début d’un long et important cheminement qui démontre une volonté de poser des questions, de trouver des solutions et de créer un milieu sûr et inclusif dans lequel ils pourront tous s’épanouir. »

Si vous assistez à l’Omnium Banque Nationale cet été, assurez-vous de prendre le temps de signer la Promesse d’une expérience de tennis positive et de remplir des cartes postales de soutien pour vos joueurs préférés. Tout le monde devrait se sentir en sécurité et accepté sur son lieu de travail, et les joueurs de tennis ne font pas exception. Soutenir ce programme encouragera l’adoption de mesures similaires dans d’autres tournois, ce qui permettra aux athlètes de se sentir soutenus, quel que soit l’endroit où ils évoluent.