Un bagel et une baguette de pain. Voilà, dans le jargon sarcastique du tennis, comment on compare le chiffre 0 et le chiffre 1. Comme dans un score de 6-0 et 6-1. L’image n’est pas compliquée. Et elle n’est pas nouvelle.
Un bagel et une baguette de pain.
Voilà, dans le jargon sarcastique du tennis, comment on compare le chiffre 0 et le chiffre 1. Comme dans un score de 6-0 et 6-1.
L’image n’est pas compliquée. Et elle n’est pas nouvelle.
Personne n’aime subir un tel sort. Et, du côté de celles et ceux qui l’infligent, on préfère ne jamais s’en vanter. Mais, au tennis, les athlètes ne se priveront jamais d’en réaliser puisque le moindre relâchement peut éventuellement permettre à leurs adversaires d’amorcer une remontée qui peut être fatale.
Cette tendance « athlético-alimentaire » a commencé au printemps 2022, alors que Swiatek était quasiment imbattable. En 76 matchs, 42 manches avaient été conclues par un pointage de 6-0 ou 6-1.
Et, en date du 4 juin 2023, Swiatek avait infligé un total de 71 bagels à ses rivales depuis le début de sa jeune carrière. Ses plus importantes récoltes l’ont été aux plus hauts niveaux, soit en Grand Chelem (19) et dans les tournois de catégorie 1000 de la WTA (16).
Le mois dernier, le réputé journaliste Christopher Clarey, du New York Times, n’avait pu s’empêcher de se prêter au jeu quand Swiatek avait infligé non pas un, mais deux beignets consécutifs à la Russe Anastasia Pavlyuchenkova à Rome. Curieusement, c’est aussi à Rome qu’elle avait réussi un double bagel face à Karolina Pliskova en 2021. Plus gênant, il s’agissait d’une… finale !
Cette année, Swiatek a remis ça au troisième tour de Roland-Garros. Cette fois aux dépens de la Chinoise Xinyu Wang qu’elle a expédiée en 52 minutes. Une occasion que n’allait pas rater le compte Twitter de We Are Tennis.
En novembre dernier, c’était une récapitulation statistique aussi élémentaire qu’alimentaire qui relevait les performances de la Polonaise pour l’ensemble de la saison 2022.
Au-delà de ces amusantes comparaisons, il faut voir quelle est l’opinion de la principale intéressée. Et c’est rassurant.
Car Iga Swiatek est une bonne personne et elle refuse de jouer ce jeu des médias et des amateurs de tennis. Question de respect.
« Je ne veux pas vraiment en discuter… de la boulangerie », a précisé Swiatek, dès que le sujet a été abordé dans la conférence de presse suivant son match contre Wang. Je comprends tout à fait pourquoi les gens font ça… parce que c’est amusant et que le tennis est un divertissement et tout ça. Mais du point de vue des joueuses, je veux être respectueuse envers mes adversaires.
« J’essaie toujours d’être prudente parce que vous ne voulez pas vous relâcher après avoir gagné ce genre de matchs, a-t-elle poursuivi. Ce n’est jamais facile de gagner ce type de matchs. Mais, d’un autre côté tout ce que votre subconscient retient, c’est le pointage et je veux toujours être prête pour chaque situation. »
Mieux qu’une poignée de main
L’Ukrainienne Elina Svitolina et la Russe Daria Kasatkina ne se sont pas serré la main à l’issue du match gagné par Svitolina le 4 juin, en huitièmes de finale de Roland-Garros. Et pourtant, le respect mutuel démontré l’une envers l’autre valait beaucoup plus que certaines – et nombreuses - rencontres au filet, dénuées de respect mutuel.
Dans un contexte tendu, ces deux femmes ont démontré estime et civilité dans leurs gestes… à distance.
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ce comportement ne surprend plus puisque les Ukrainiennes ont décidé systématiquement d’ignorer leurs rivales russes et biélorusses au filet à la fin des matchs.
Mais le cas de Daria Kasatkina est particulier. Car c’est la joueuse russe qui a le plus fermement dénoncé l’agression de ses compatriotes envers le pays voisin.
Et cette position de Kasatkina face au conflit n’est pas le seul pied de nez qu’elle fait à la mère patrie et à son président. Rappelons qu’en juillet dernier, celle qui est surnommée Dasha a révélé son orientation sexuelle et le couple qu’elle forme avec la patineuse de l’élite mondiale, Natalia Zabiiako.
Dans ce pays où l’inclusion est une notion plus qu’approximative, on devine à quel point il faut du courage pour s’afficher ainsi ouvertement. Et la dénonciation de la guerre déclarée par son pays démontre à quel point cette femme a du cran. Surtout compte tenu de tout ce qui pourrait arriver à ses proches, en Russie.
Alors, voilà bien une absence de poignée de main qu’il faut applaudir à tout rompre.
Le « tweener » de l’année ?
Sur une note plus… athlétique, c’est aussi à Daria Kasatkina que revient la manchette. Cette fois pour ce qui pourrait probablement être taxé de « tweener » le plus spectaculaire – et fulgurant – de 2023.
Hommes et femmes confondus.
C’était au 2e tour de Roland-Garros, alors qu’elle affrontait la Tchèque Marketa Vondrousova.
Avant de continuer, constatez par vous-même.
Entendons-nous. Ce coup n’est pas nouveau puisque des dizaines de joueuses et de joueurs le font régulièrement. Car ils le pratiquent régulièrement. Même les membres de votre club local peuvent réaliser ce coup s’ils le pratiquent le moindrement.
Cela dit, la majorité des « tweeners » sont des coups purement défensifs. Certains peuvent se transformer par des lobs gagnants, par chance souvent, mais la majorité n’a pour but que de poursuivre l’échange.
Dans le cas de Kasatkina, on parle d’un laser létal. Et final.
SPECTACULAIRE !
Ce n’est pas sans nous rappeler celui que Roger Federer fit à un Novak Djokovic médusé, en demi-finale des Internationaux des États-Unis de 2009. Exécuté à peu près de la même manière, il s’agissait de l’avant-dernier point du match alors que Federer allait briser son rival à zéro pour accéder à la finale.
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