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WTA

RIVARD : L’ÉTRANGE HISTOIRE DE… JESSICA PEGULA

Jessica Pegula est l’antithèse d’un sport où les membres de l’élite accumulent les trophées avant d’avoir 22 ans. Et quand ce n’est pas un titre, c’est une accession au Top 10. Cette Américaine native de Buffalo n’a connu ses premières victoires en tournois de la WTA qu’à l’âge de 21 ans. Et l’ivresse d’un premier titre à 25 ans seulement (2019).

Aujourd’hui, sa polyvalence lui permet d’exceller tant en simple qu’en double et, au récent tournoi de Doha, elle a remporté le double en compagnie de Coco Gauff avant de s’incliner en finale du simple, le lendemain, devant la meilleure joueuse mondiale, Iga Swiatek.

Pegula est classée troisième de la WTA en simple et occupe la quatrième place en double. Polyvalente, elle l’est, effectivement.

Photo : Qatar Tennis Federation

Mais le parcours de l’Américaine n’a rien de comparable à celui de sa partenaire de double, Coco Gauff, identifiée depuis l’âge de 14 ans comme une enfant prodige. Car si Gauff se prélasse dans le Top 10 depuis qu’elle a 18 ans, Pegula n’y a accédé qu’à l’âge de… 28 ans !

MODÈLE DE TÉNACITÉ

Jessica Pegula incarne tout ce qu’on voudrait pouvoir enseigner à de jeunes athlètes. Volonté, détermination et persévérance.

Cette impression a été confortée par l’ex-joueuse canadienne Marie-Ève Pelletier, qui l’a non seulement côtoyé sur le circuit et disputé des tournois de double en sa compagnie, mais qui la suit comme analyste à la télé.

« C’est une fille simple et très professionnelle dans son approche sur le circuit. D’ailleurs, c’est pour ça qu’elle a connu du succès par la suite. Elle a toujours continué à essayer de trouver des solutions. Pas surprenant qu’elle se soit améliorée à ce point », mentionne Pelletier.

Je me suis rappelé ce moment de septembre 2018, à Québec, alors que Marie-Ève et moi nous préparions à la demi-finale de la Coupe Banque Nationale, à Québec, un tournoi WTA 250. Ma collègue est passée par le terrain pour aller renouer avec Pegula et je n’ai rien raté de cette rencontre cordiale.

Photo : Paul Rivard



À Québec, Jessica avait battu dans l’ordre Krystyna Pliskova, alors 99e, ainsi que les Ons Jabeur (116e), Petra Martic (38e) et Sofia Kenin (67e) avant de s’incliner en finale devant la vétérane française Pauline Parmentier (69e). Au cœur d’une excellente séquence, Pegula avait pu se hisser au 141e rang de la WTA, en hausse de près de 500 échelons (elle avait amorcé l’année 2018 au 624e rang).

On connaît la suite. Elle a continué patiemment son ascension jusqu’à atteindre la troisième place, le meilleur classement de sa carrière, le 23 octobre 2022.

UNE BELLE AMITIÉ

Si elles se sont côtoyées souvent dans différents tournois, les deux femmes n’ont été confrontées qu’une seule fois. C’était en mai 2011, à Carson, en Californie, un tournoi de niveau « W60 », alors que Pegula avait prévalu en trois manches de 2-6, 6-4, 6-3. Elle avait 17 ans.

En double, toutefois, elles se sont affrontées assez souvent. Lors du tournoi de Dothan, en Alabama, en 2012, Pegula faisait équipe avec Eugenie Bouchard et ce duo avait vaincu la paire canadienne formée de Pelletier et de Sharon Fichman.

Photo : Facebook

Mais à force de s’affronter de chaque côté du filet, Pelletier et Pegula ont fini par unir leurs efforts atteignant même la demi-finale du tournoi de Las Vegas, en septembre de la même année.

Et cette période de leur carrière aura cimenté une belle relation.

Photo : Paul Rivard


LA PASSION PRIME SUR L’AISANCE

Depuis que Jessica était toute jeune, son père lui avait dit qu’elle serait première mondiale. Ce type de prédiction n’a rien de nouveau, particulièrement de la part d’un parent. Mais force est d’admettre que la confiance affichée envers sa fille n’est pas loin du compte. Qui sait si Pegula ne pourrait pas accéder au trône d’ici une ou deux années.

Parlons-en de ce papa. Beaucoup d’entre vous savent que Terry Pegula est ce multimilliardaire qui possède deux équipes professionnelles de Buffalo, les Bills de la NFL et les Sabres de la NHL. On le voit ici avec tous les membres de la famille, dont Jessica, à l’extrême gauche.

Photo : AP

Tout au long de cette décennie où Jessica parcourait les tournois de moindre envergure et malgré la précarité de ses bourses, elle n’a jamais eu à s’inquiéter des fins de mois. Marie-Ève Pelletier se rappelle ce discours de Pegula, lors d’un tournoi de 2011, alors qu’elle avait fait le choix entre une carrière professionnelle et l’université.

« Sans prétention, elle avait dit avec franchise : “J’ai un privilège différent de la plupart des joueuses. Financièrement, si je veux retourner à l’école par la suite, ce n’est pas un problème pour les frais d’études. Mais ça a toujours été mon rêve de jouer chez les pros. Et c’est vraiment ce que je veux faire.” Et à la voir persévérer, s’entraîner jour après jour et se consacrer à sa passion sans fléchir, alors qu’elle pourrait arrêter demain matin, c’est ce qui m’impressionne »,souligne Pelletier, admirative.

CE QUI A CHANGÉ

J’ai demandé à Marie-Ève de m’expliquer la différence entre la Jessica de 2012 et celle d’aujourd’hui.

« Elle a visiblement fait de grands progrès dans son jeu de jambes. Avant, ce n’était assurément pas la joueuse la plus mobile, donc elle avait plus de pression pour gagner les points rapidement, en trois frappes, sinon c’était plus compliqué de dominer de longs échanges. Mais au final, ce qui la sert le plus, c’est l’aspect mental. Son calme est étonnant. Peu importe le moment, elle est capable de livrer le même niveau de jeu. »

Photo : Firstsportz.com

Vous aurez donc compris que le mot « étrange », dans le titre qui coiffe ce texte, signifie en fait : « fascinante ». Et ajouter le terme « inspirante » concorderait fort bien avec le modèle que l’Américaine est devenue, tant pour ses collègues du tennis que pour la société.

PHOTO SOUVENIR DE L’OBN

Photo : collection personnelle


Vous en avez soupé de l’hiver ? Vous avez hâte au retour du temps chaud ? Voilà qui vous réchauffera.

Le 6 août 2022, par un temps caniculaire, ces amateurs de tennis se succédaient aux bornes rafraîchissantes installées autour du Stade IGA de Montréal.

Patience… ça s’en vient !