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WTA

BILAN DE L’ANNÉE 2022 DE LA WTA : SWIATEK PREND LA RELÈVE DE WILLIAMS ET DE BARTY

Si, en janvier 2022, quelqu’un avait décrit les grandes lignes de ce qui allait se passer sur le circuit WTA cette année, rien n’aurait paru surprenant.

Une joueuse dominera la compétition. Il y aura beaucoup de mouvements dans le Top 10 et des résultats inattendus. Quelques grands noms prendront leur retraite et de jeunes louves s’imposeront.

Rien de surprenant dans tout cela.

Mais quand on commence à mettre des noms sur ces situations, la saison 2022 prend une tout autre dimension.

De deux des retraites les plus mémorables de l’histoire du tennis à l’un des parcours les plus dominants des récentes années, on a eu droit à un peu de tout en 2022.

Voici quelques-uns des faits marquants.

SE RETIRER AU SOMMET

Au début de la saison 2022, la numéro un mondiale Ashleigh Barty était tellement en avance sur le reste des joueuses que de nombreux amateurs et certains experts évoquaient la possibilité qu’elle réalise le Grand Chelem cette année.

Cette idée semblait loin d’être loufoque, car elle a commencé l’année avec une séquence de 11 victoires, remportant le titre à Adélaïde, avant de mettre la main sur son troisième titre de simple en tournois du Grand Chelem aux Internationaux d’Australie. Ce faisant, elle devenait la première Australienne depuis 1978 à être couronnée à Melbourne.

Toutefois, à la fin de mars, Barty, qui s’était retirée des trois premiers tournois de catégorie 1000 de la saison, a chamboulé le monde du tennis en annonçant qu’elle avait décidé de prendre sa retraite, invoquant un manque de motivation depuis son triomphe à Wimbledon en juillet 2021.

Barty est devenue la deuxième joueuse à prendre sa retraite alors qu’elle occupait le sommet du classement. À ce moment, elle était numéro un depuis 114 semaines consécutives (sans compter les 20 semaines où le classement a été gelé en raison de la COVID-19) depuis septembre 2019.

Vu son statut dominant, son départ a soudain laissé un grand vide et il n’était pas évident de savoir qui allait le combler.

VIVE LA REINE IGA !

Lorsque le nom de Barty a été retiré du classement de la WTA le 4 avril, Iga Świątek a automatiquement hérité de la première place.

Bien qu’il n’y ait aucun doute sur le fait qu’elle était la bonne joueuse pour occuper le premier rang — elle était deuxième avant la retraite de Barty —, la question de savoir si Świątek aurait pu ravir le premier rang à Barty si l’Australienne n’avait pas pris sa retraite a alimenté de nombreuses discussions.

Cependant, au moment où elle s’est installée sur le trône, Świątek venait de remporter son troisième tournoi de catégorie 1000 consécutif et voguait sur une séquence de 17 victoires.

Être numéro un n’a rien changé pour la Polonaise de 20 ans. À ses deux premiers duels en tant que meilleure joueuse du monde lors des qualifications pour la Coupe Billie Jean King, elle n’a concédé qu’un jeu, remportant à zéro trois de ses quatre manches.

Świątek s’est rapidement imposée comme une force dominante de la WTA, mettant fin à tout doute concernant sa légitimité au sommet du classement. En tant que numéro un, elle a gagné ses 20 premiers matchs, récoltant trois titres au passage, dont son deuxième titre du Grand Chelem à Roland-Garros.

Au total, la Polonaise a signé une séquence victorieuse de 37 matchs, dont six finales. Dans chacun de ces six matchs de championnat, elle n’a pas perdu plus de cinq jeux.

Cette séquence, qui était la plus longue produite par une femme au 21e siècle, a pris fin au troisième tour de Wimbledon. Świątek a finalement commencé à avoir l’air d’une simple mortelle lorsqu’elle s’est présentée à New York sans avoir gagné plus de deux matchs consécutifs depuis sa séquence historique.

Toutefois, comme elle l’a fait toute l’année, Świątek avait gardé son meilleur tennis pour les grands moments, retrouvant la forme à temps pour conquérir son deuxième trophée majeur de l’année — et le troisième de sa carrière — grâce à un triomphe aux Internationaux des États-Unis.

Il s’agissait de la dixième victoire de suite de la Polonaise en finale. Si elle a laissé filer la couronne à Ostrava en s’inclinant en finale face à Barbora Krejcikova, Świątek s’est rapidement reprise en ajoutant un huitième titre à sa collection de l’année à San Diego.

En 2022, la joueuse de 21 ans a pris part à 17 tournois, accédant à la finale dans plus de la moitié d’entre eux. Elle a terminé l’année avec plus de deux fois plus de points que la deuxième mondiale Ons Jabeur.

COCO POURSUIT SON ASCENSION

La présence de Coco Gauff se fait sentir sur le circuit professionnel depuis son irruption sur la scène à Wimbledon en 2019 alors qu’elle n’était âgée que de 15 ans.

Les trois dernières années paraissant comme une éternité, il est difficile de croire que Gauff, aujourd’hui 7e en simple et 4e en double, n’a encore que 18 ans.

Elle est en constante progression et en 2022, elle a franchi une nouvelle étape en atteignant sa première finale en tournois du Grand Chelem à Roland-Garros, devenant la plus jeune finaliste d’une épreuve du Grand Chelem depuis Maria Sharapova en 2004. Elle était également finaliste du double à la Porte d’Auteuil.

Elle n’a pas conquis de titres de simple en 2022, mais s’est reprise en double, gagnant trois épreuves aux côtés de sa compatriote américaine Jessica Pegula. Après avoir été couronnée championne du double de l’Omnium Banque Nationale de Toronto, elle s’est hissée au premier rang de la spécialité. Une place qu’elle a conservée pendant un mois.

Elle s’est qualifiée en simple et en double pour les Finales de la WTA, devenant à nouveau la plus jeune joueuse depuis Sharapova à participer aux Finales de la WTA.

Il semble que rien n’est impossible pour l’adolescente, qui fait déjà partie des meilleures du monde.

LA MINISTRE DU BONHEUR

Des controverses sur les joueuses au retrait de la WTA en Chine, en passant par l’interdiction des athlètes russes à Wimbledon (et le malaise causé par le triomphe d’Elena Rybakina), les événements mondiaux ont eu des répercussions, le plus souvent négatives, sur le monde du tennis.

En ces temps difficiles, une histoire qui fait du bien est toujours la bienvenue.

C’est ici qu’entre en scène Ons Jabeur.

La Tunisienne a été un phénomène sur le circuit de la WTA tout au long de sa carrière, mais elle a atteint de nouveaux sommets en 2022 en devenant la première Arabe et la première musulmane à accéder à la finale de Wimbledon et des Internationaux des États-Unis. Elle a très bien assumé ce rôle, parlant publiquement de l’importance d’être un modèle et faisant la promotion de la Tunisie chaque fois qu’elle le pouvait.

Mais ce n’est pas seulement le jeu de Jabeur qui la rend si populaire, c’est aussi son comportement en dehors du terrain et ses interactions avec les autres joueuses.

Que ce soit en faisant semblant « d’étrangler » Anett Kontaveit, en jouant à la photographe, en faisant peur à Świątek avec son masque d’Halloween ou en piégeant une consœur pour lui soutirer un repas dispendieux, Jabeur est synonyme de plaisir.

Son sens de l’humour et son remarquable esprit sportif ne passent pas inaperçus. Qu’il s’agisse de féliciter ses adversaires sur le court ou de leur envoyer des messages bienveillants sur les médias sociaux, Jabeur n’a que de bons mots sur ses pairs.

Sauf, et surtout, pour Anett Kontaveit.

Elle s’est autoproclamée ministre du bonheur pour de bonnes raisons.

LES « AU REVOIR » DE SERENA

Serena Williams a fait ses débuts sur le circuit professionnel en octobre 1995, ce qui signifie qu’elle aurait eu le temps d’obtenir un baccalauréat, une maîtrise et même un doctorat entre ce premier match à Québec et son premier de la saison 2022 à Wimbledon, en juillet.

Ce premier duel en un an ne s’est pas déroulé comme elle l’aurait souhaité, car elle a perdu en trois manches face à Harmony Tan. Comme c’était sa première sortie en un an, il n’y avait pas matière à s’inquiéter et comme Williams a toujours laissé entendre qu’elle voulait battre le record de 24 titres majeurs de simple de Margaret Court, tout portait à croire que ce n’était qu’une étape dans son retour au jeu.

Sauf que Williams était maintenant âgée de 40 ans.

Et un mois plus tard, quelques jours avant son premier match à l’Omnium Banque Nationale de Toronto, le bruit a couru que dans une entrevue accordée à Vogue, elle disait qu’elle allait « évoluer loin du tennis » après les Internationaux des États-Unis.

Cette annonce a bouleversé le monde du tennis et a transformé le circuit estival nord-américain en une tournée d’adieu pour Serena Williams.

À Toronto, Williams a signé une victoire avant d’être éliminée au deuxième tour par Belinda Bencic. La légende américaine a eu droit à des adieux vibrants de la part du public canadien.

Cincinnati ne s’est pas très bien passé, car elle est tombée tôt aux mains d’Emma Raducanu, mais cela ne faisait que préparer son chant du cygne à New York.

Jamais du genre à faire les choses discrètement, Williams s’est donnée à fond. Elle a gagné son premier duel contre Danka Kovinic — ce qui a rendu la cérémonie d’adieu d’après-match un peu étrange.

Pour la dernière victoire de sa carrière, elle a causé une surprise en prenant la mesure d’Anett Kontaveit en trois manches. Cette lancée a toutefois été de courte durée, car elle a perdu au tour suivant face à Ajla Tomljanovic.

Les amateurs de tennis n’ont peut-être pas vu Williams pour la dernière fois, après tout.

Depuis les Internationaux des États-Unis, elle taquine régulièrement les partisans en leur disant qu’elle n’avait peut-être pas dit son dernier mot. Williams a souvent souligné qu’elle n’utilise pas le mot « retraite », et a même mentionné qu’elle adore jouer en Australie et a publié des vidéos d’elle-même s’entraînant sur un court de tennis.

Williams a déjà déclaré que les amateurs ne sauraient jamais quand elle disputerait son dernier match. Ce n’était peut-être pas des adieux de la part de la plus grande joueuse de tous les temps, après tout ?