Carlos Alcaraz a peut-être commencé la saison 2023 sur la touche, mais il a fait un retour au jeu triomphal en remportant le titre de l’Open d’Argentine grâce à une victoire de 6-3 et 7-5 aux dépens de Cam Norrie, en finale. Il nous a ainsi rappelé son immense talent et son potentiel toujours croissant. Cette semaine, je reviens sur l’excellente saison 2022 d’Alcaraz, une saison qui l’a propulsé du statut de phénomène du tennis à celui de meilleur joueur du monde. Je me penche également sur l’immense promesse qu’il représente pour le tennis masculin.
L’ascension d’Alcaraz au cours de la dernière année est tout simplement remarquable et il ne fait aucun doute qu’il était le joueur à surveiller en 2022 sur le circuit masculin. L’Espagnol est passé du 32e rang, en janvier, au premier échelon à la fin de l’année.
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Ce faisant, il est devenu le plus jeune de l’histoire (19 ans et 4 mois) à se hisser au sommet du classement de l’ATP Tour.
En cours de route, il a conquis cinq titres, et non pas les moindres. En effet, il a été couronné champion du tournoi de catégorie 500 de Rio de Janeiro, des épreuves du Circuit Masters 1000 de Miami et de Madrid (lors duquel il a vaincu Nadal et Djokovic coup sur coup !) et, bien sûr, il a remporté le premier tournoi du Grand Chelem de sa jeune carrière aux Internationaux des États-Unis.
Lors de cet exploit à Flushing Meadows, Alcaraz a survécu à trois duels consécutifs de cinq manches pour atteindre le match ultime. En huitième de finale, il tirait de l’arrière par un bris contre à la cinquième manche contre Marin Cilic avant d’arracher le gain. En quart de finale, sa victoire aux dépens de Jannik Sinner a été l’un des meilleurs matchs de l’année et s’est terminé au petit matin.
Il a ensuite disputé cinq manches contre Frances Tiafoe au carré d’as avant d’avoir raison de Casper Ruud dans une finale où la première place mondiale était en jeu. Alcaraz n’a manifestement aucune difficulté à s’illustrer dans les moments importants.
Un des rares accrocs à sa remarquable saison est survenu à l’Omnium Banque Nationale à Montréal. Les amateurs canadiens l’ont alors vu perdre en trois manches de 6-7(4), 7-6(7) et 6-3 aux mains de l’Américain Tommy Paul dès son premier match. Cet été, Alcaraz participera au tournoi de Toronto pour la première fois et il attirera assurément un très grand nombre de spectateurs.
Quelque chose me dit que cette fois, il obtiendra sa première victoire au Masters 1000 canadien.
Les amateurs de tennis avaient hâte de voir comment Alcaraz allait amorcer la saison 2023, mais des blessures aux ischiojambiers et à l’abdomen l’ont tenu à l’écart du jeu pendant le premier mois et demi de l’année. Plusieurs espéraient le voir affronter Novak Djokovic aux Internationaux d’Australie, mais cette rivalité devra attendre encore un peu.
Au lieu de cela, on a assisté au retour triomphal de Djokovic à Melbourne alors qu’il mettait la main sur sa dixième couronne australienne tout en reprenant sa place au sommet du classement.
S’ils restent tous deux en bonne santé, on peut imaginer qu’ils croiseront le fer à plusieurs reprises au cours des prochains mois. Bien qu’il soit de 16 ans son aîné, Djokovic joue encore comme un jeune loup et semble avoir quelque chose à prouver après avoir raté de nombreux tournois importants en 2022.
Malgré l’écart d’âge considérable, le talent de Djokovic et d’Alcaraz semble les distinguer de leurs pairs.
Djokovic n’est assurément pas prêt à céder sa place à Alcaraz, bien qu’il pourrait y avoir du mouvement dans le haut du classement plus tôt que tard. Si Alcaraz remporte le tournoi de Rio de Janeiro cette semaine, il sera à égalité avec Djokovic avec 6890, mais le Serbe conservera la première place en cas d’égalité, car il a accumulé le plus de points dans les tournois du Grand Chelem au cours des 12 derniers mois.
La victoire d’Alcaraz à Buenos Aires n’est pas la seule bonne nouvelle pour l’Espagnol, car il est également en nomination pour le Laureus Breakthrough of the Year Award, où il est opposé, entre autres, à une autre joueuse de tennis, Elena Rybakina.
Alors que nous nous rapprochons d’un paysage sans le « Big 3 », Alcaraz saura sans doute prendre la relève grâce à son jeu passionnant, son esprit de compétition et son attrait marketing qui lui permettront d’attirer de nouveaux amateurs vers le tennis. Le fait qu’on le compare souvent à l’un des membres du célèbre trio ne fait pas de mal non plus.
Je me souviens très bien du jour où Rafael Nadal, qui avait alors 19 ans, a remporté le premier tournoi sur surface dure de sa carrière à Montréal, en 2005, contre Andre Agassi. La passion de Nadal, son énergie débordante et son immense talent avaient capté l’attention de tous. Ce dont nous avons été témoins de la part d’Alcaraz en 2022 était similaire à bien des égards.
Si l’on se fie à ce que nous venons de voir lors de son premier tournoi de 2023, il semble qu’Alcaraz ait l’intention de rester à l’avant-scène pour bien longtemps. Ce qu’il a réussi aux Internationaux des États-Unis l’été dernier a été remarquable, non seulement pour la qualité du tennis qu’il a produit, mais aussi parce que, pour la première fois, beaucoup d’entre nous n’ont pas eu à déplorer l’absence de Federer, de Nadal ou de Djokovic en finale d’un tournoi majeur. Pendant un bref instant, Alcaraz nous a permis de les oublier ou, du moins, de nous sentir à l’aise en ne remarquant pas leur absence. Pour moi, cela lui confère une qualité particulière que j’ai hâte de retrouver.
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