Passer directement au contenu principal
Montréal: 3 août 2024 - 12 août 2024
|
Toronto: 4 août 2024 - 12 août 2024
Montréal : 3 - 12 août 2024
|
Toronto : 4 - 12 août 2024
ATP

ENTRE LES LIGNES : MALIVAI WASHINGTON DEMEURE UNE SOURCE D’INSPIRATION

Bienvenue à la première édition d’Entre les lignes, une chronique hebdomadaire que j’écrirai pour l’Omnium Banque Nationale et dans laquelle je vous présenterai des nouvelles et des sujets d’actualité du monde du tennis masculin.

Certains joueurs se distinguent par ce qu’ils ont accompli ou raté au cours de leur carrière professionnelle. MaliVai Washington a évolué sur le circuit pendant ce qui est sans doute l’époque la plus faste du tennis masculin américain et a obtenu un nombre impressionnant de distinctions sur le court. Il a toutefois une influence encore plus grande depuis qu’il a raccroché sa raquette en 1999.

Cette semaine, nous nous sommes entretenus avec le finaliste de Wimbledon de 1996 dans l’épisode de Match Point Canada et notre conversation a été très enrichissante. L’énergie positive débordante de Washington a été présente tout au long de la conversation et Ben Lewis et moi avons été inspirés par son message. J’ai voulu vous faire part de quelques réflexions sur cette personne spéciale dans mon blogue de cette semaine.

Depuis la fin de sa carrière de joueur, Washington s’est investi dans de nombreuses initiatives liées ou non au tennis. Il est évidemment fier de la MaliVai Washington Youth Foundation qu’il a mise sur pied il y a 26 ans. Il s’agit d’un programme parascolaire et estival pour les enfants du centre urbain de Jacksonville qui promeut l’importance de l’éducation et des aptitudes à la vie quotidienne. L’altruisme de Washington se révèle vraiment lorsqu’il parle des raisons qui le poussent à redonner à sa collectivité.

« Ce n’est pas que je me sente responsable en tant qu’athlète, mais en tant que citoyen de ma collectivité, je me dois de faire quelque chose. Travailler avec les enfants me passionne, que ce soit sur le court de tennis ou simplement en parlant avec eux, en échangeant avec eux. Je crois beaucoup à la nécessité d’exposer les enfants à différentes expériences et de donner l’exemple. »

Washington est également fier de ce qu’il a accompli au cours de sa carrière de joueur, qui s’est terminée prématurément à la suite d’une blessure au genou qu’il a subie lors d’un match de la Coupe Davis de 1997 contre le jeune Gustavo Kuerten. Il a admis qu’il n’avait pas beaucoup entendu parler du Brésilien avant cette rencontre, mais qu’il avait été très impressionné lorsque, quelque mois plus tard, Guga avait remporté le premier de ses trois titres de Roland-Garros.

Washington conserve aussi de bons souvenirs de la conquête de son premier titre ATP à Memphis, de sa participation aux Jeux olympiques de 1996 à Atlanta, de ses trois présences au sein de l’équipe américaine de la Coupe Davis, et, bien sûr, de sa quinzaine mémorable à Wimbledon en 1996, où il a atteint la finale avant de s’incliner face à Richard Krajicek.

« Au cours d’une année, tu gagnes un ou deux matchs que tu aurais dû perdre, et tu perds deux ou trois matchs que tu aurais dû gagner. Pour une raison quelconque, tous les morceaux du casse-tête se sont bien imbriqués, quelqu’un veillait sur moi et j’ai réussi à me frayer un chemin jusqu’en finale. C’était très spécial, un de ces moments dont on rêve quand on est enfant sans vraiment savoir si on va y arriver. »

J’ai évoqué cette impressionnante quinzaine au début de notre conversation, et Washington a confié qu’on lui pose généralement plus de questions sur la nue-vite qui a couru sur le court juste avant le début du match de championnat !

« On ne me pose jamais de questions sur mon parcours à Wimbledon, jamais. On me pose des questions sur la nue-vite qui a traversé le terrain juste avant la finale de Wimbledon. Personne ne veut entendre parler du match, ils veulent juste savoir ce qui est arrivé à la nue-vite ! »

Blague à part, Washington a connu une carrière qui ferait l’envie de bien des joueurs. À une tout autre époque, il aurait probablement été encore plus reconnu pour ses exploits, mais de son propre aveu, il jouait constamment aux côtés de certains de plus grands joueurs de tennis américains de tous les temps, notamment Pete Sampras, Andre Agassi, Jim Courier et Michael Chang.

Je lui ai demandé quels étaient les joueurs contre lesquels il avait eu le plus de difficulté au cours de sa carrière et sans hésiter, il a nommé ses compatriotes Sampras et Chang.

« Je n’ai jamais eu beaucoup de succès contre Sampras. Je me souviens qu’une fois, je m’adressais à un groupe de jeunes du secondaire et quelqu’un m’a posé cette question. J’ai répondu : “Probablement Sampras, je suis 0-6 contre lui.” Un jeune s’est levé et a dit “excusez-moi monsieur, c’est en fait 0-7 !” »

Au Canada, Washington a obtenu de bons résultats à l’Omnium Banque Nationale à Montréal et à Toronto. En 1992, il a atteint le carré d’as avant de perdre en trois manches contre Agassi. Il était quart de finaliste en 1994, tombant aux mains de Wayne Ferreira, et à Montréal en 1995, battu encore une fois par Agassi, qui disputait sans doute le meilleur tennis de sa carrière.

Washington n’a jamais été en mesure de reproduire le succès qu’il a connu à Wimbledon, sa blessure au genou l’année suivante ne lui ayant pas donné de répit. Il a tenté de jouer en 1998 et brièvement en 1999, mais s’est rendu compte qu’il ne serait plus capable de concourir dans les plus hautes sphères du sport.

En dehors des terrains, Washington continue d’inciter les jeunes à s’initier au tennis tout en donnant la priorité à leur formation scolaire. Alors que le Mois de l’histoire des Noirs vient de se terminer, je lui ai demandé s’il sentait qu’il a une influence sur la prochaine génération de jeunes joueurs, et en particulier sur ceux qui le considèrent comme un modèle.

« Pour moi, c’est formidable d’être (en train de vous parler) et d’être reconnu en février pour les choses que j’ai réalisées au tennis. J’espère que d’une manière ou d’une autre, je pourrai apporter une petite étincelle ou un peu d’inspiration à d’autres athlètes ou à d’autres jeunes garçons et filles au tennis ou dans un autre sport. »

J’ai ressenti une étincelle en parlant avec MaliVai Washington et je peux facilement comprendre pourquoi il a une influence si positive sur ceux qui l’entourent. C’était un très bon joueur de tennis et c’est un être humain encore plus formidable.

J’espère que vous avez aimé ce billet. J’ai hâte de vous retrouver la semaine prochaine pour parler de l’important d’Indian Wells et des premiers résultats de ce que l’on surnomme le « cinquième tournoi du Grand Chelem » !