Au tennis, le destin peut changer d’une semaine à l’autre.
Après avoir été sèchement battu au premier tour des Jeux olympiques de Paris, Kei Nishikori connaît peut-être la plus belle semaine de son retour au jeu.
Le finaliste de l’Omnium Banque Nationale présenté par Rogers de 2016 a remporté sa plus importante victoire en trois ans en contrariant Stefanos Tsitsipas (11e) par 6-4 et 6-4 sur le Court Rogers, jeudi.
« Contrarié » peut également décrire l’état d’esprit de Tsitsipas, qui s’est fâché contre son père vers la fin de la première manche. Mais revenons à Nishikori, qui était l’un des joueurs préférés de Roger Federer en raison de sa capacité à effectuer des coups spectaculaires en fond de terrain. Ces dernières années, des opérations à la hanche et au coude ont réduit l’activité du finaliste des Internationaux des États-Unis de 2014 et, à son retour, d’autres blessures — moins graves — sont apparues.
Les amateurs de tennis canadiens se souviendront peut-être qu’il a battu le Montréalais Gabriel Diallo en cinq manches à Roland-Garros en mai, avant d’abandonner contre Ben Shelton au deuxième tour en raison d’une douleur à l’épaule.
C’est au même endroit que la vedette japonaise a subi une défaite expéditive contre Jack Draper aux Jeux olympiques.
Nishikori est ensuite venu à Montréal et a amorcé son parcours en prenant la mesure du jeune Américain Alex Michelsen en deux heures et demie, ce qui a mis la table pour un duel avec Tsitsipas.
« Ces deux victoires vont assurément me donner confiance, surtout après avoir si mal joué aux Olympiques, a commenté Nishikori lors de sa conférence d’après-match. Draper m’a infligé tout un revers et je ne savais pas combien de temps il me faudrait pour remonter la pente. J’ai vraiment douté de moi la semaine dernière. Cette victoire, la façon dont j’ai joué aujourd’hui et lors du premier match m’ont vraiment aidé pour les deux prochains mois. »
Jamais depuis sa victoire sur Andrey Rublev aux Jeux olympiques de Tokyo en 2021, le joueur de 34 ans n’avait battu un joueur aussi bien classé que Tsitsipas.
« Je suis très heureux d’avoir battu un joueur comme lui que je ne pensais pas pouvoir battre. J’ai donc très hâte de disputer les deux prochains tours. »
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Son prochain rival sera le Portugais Nuno Borges, dont les deux dernières semaines ont été mouvementées. En effet, en Suède en juillet, Borges a récolté son tout premier titre de l’ATP en prenant la mesure de Rafael Nadal en finale. Il a aussi participé à ses premiers Jeux olympiques et a repoussé une balle de match avant d’indiquer la sortie au Français Ugo Humbert, jeudi, à sa première participation à l’Omnium Banque Nationale.
Quant à Tsitsipas, son prochain arrêt est à Cincinnati. Le Grec était mécontent de son cordage — et de son père. Après un échange de mots à 2-5 dans la première manche, Apostolos a quitté la loge. Ce n’était pas la première fois que les deux hommes étaient en désaccord, mais cela a laissé Tsitsipas perplexe avant de subir une défaite à son premier match au Canada pour la troisième fois consécutive.
« Pour moi, un match d’un tournoi Masters 1000 est un match important, a expliqué Tsitsipas à un groupe de journalistes. Je pense que je mérite au moins que mon entraîneur m’écoute et entende mes commentaires — c’est important — et qu’il essaie de s’adapter à ce genre de choses. J’ai l’impression que mon père n’a pas été très intelligent ou très bon pour gérer ce genre de situations ou pour essayer de comprendre ce qui se passe sur le terrain. C’est vraiment une mauvaise performance et ce n’est pas la première fois qu’il fait cela. Je suis donc vraiment déçu par lui. »
Tsitsipas est passé de 2-5 à 4-5 et a eu deux occasions de niveler la marque avant que Nishikori ne l’emporte.
« Il peut faire ce qu’il veut, mais la seule chose négative est qu’il a commencé à mieux jouer, a indiqué Nishikori. Je suis chanceux d’avoir réussi à m’en sortir. »
Photo vedette : Patrice Lapointe