Passer directement au contenu principal
Montréal: 26 juillet 2025 - 7 août 2025
|
Toronto: 26 juillet 2025 - 7 août 2025
Montréal : 26 - 7 juillet 2025
|
Toronto : 26 - 7 juillet 2025
ATP
Nouvelles du to...

Jannik Sinner : le travail mène à l’excellence

Il y aurait tant à dire sur l’Italien Jannik Sinner qu’il faudrait un livre pour expliquer sa fulgurante ascension qui l’a mené au premier rang mondial.

Faites connaissance avec le numéro 1 mondial incontestable

Il y aurait tant à dire sur l’Italien Jannik Sinner qu’il faudrait un livre pour expliquer sa fulgurante ascension qui l’a mené au premier rang mondial. Quand il a amorcé sa carrière professionnelle, on ne se doutait pas qu’il allait pulvériser la concurrence et se propulser au sommet d’une hiérarchie déjà très touffue. On n’en avait que pour Carlos Alcaraz et Holger Rune qu’on affichait en grosses lettres tout en haut du futur palmarès de la nouvelle génération du tennis.

Sinner a fait taire les sceptiques en orchestrant génialement sa progression pour se transposer en grand champion.

Né à San Candido, dans les Alpes italiennes germanophones, à quelques kilomètres de l’Autriche, il ne se destinait pas à une carrière de tennis. Champion de ski et vice-lauréat en slalom gênant chez les jeunes Italiens, il a finalement opté pour le tennis et surtout pour les sacrifices que ce sport exige.

À 13 ans, il a quitté son foyer pour s’entraîner à l’Académie de Riccardo Piatti, à Bordighera, sur le bord de la Méditerranée. Loin des siens, il a développé son autonomie, appris à cuisiner, contré l’ennui en s’entraînant comme un forcené. L’ambition du grand efflanqué n’avait pas de limites et ses efforts portaient progressivement leurs fruits.

Son premier coup d’éclat est survenu à Milan, site des finales de la nouvelle génération du tennis, la Next Gen. En novembre 2019, un an après ses débuts sur le circuit ATP, il coiffait la couronne de ces prestigieux championnats en disposant de l’Australien Alex de Minaur dans un match ultime qu’il a outrageusement dominé.

Un effort constant

Il commençait doucement à faire écarquiller les yeux des experts, mais il y avait encore bien des éléments à parfaire. Son service n’était pas encore une arme imparable ; ses volées manquaient d’originalité et de naturel ; son physique ne lui permettait pas de déployer la puissance qu’il espérait voir surgir de sa raquette.

Lire : Sinner arrive à Montréal pour l’OBN

Qu’à cela ne tienne, Sinner n’avait pas le goût de rester sur son appétit. De longues séances d’entraînement bien ciblées lui ont permis d’améliorer ses services, surtout le deuxième, de devenir une menace au filet et de se bâtir lentement une musculation qui lui a dès lors permis de frapper des coups droits que personne ne pouvait retourner, même s’il se trouve encore bien fluet et voudrait ressembler aux acteurs de Bay Watch.

Ses qualités innées transparaissaient davantage au milieu de ce nouvel arsenal. D’abord on perçoit son calme inébranlable, puis sa capacité à reprendre sa concentration après une erreur et, finalement, sa détermination hors norme. Il y a peu de joueurs de tennis dont l’intelligence du jeu soit si raffinée et dont la persévérance permette de rester compétitif jusqu’à la toute fin des matchs.

En fait foi son retour en finale des Internationaux d’Australie contre Daniil Medvedev. Tirant de l’arrière 2 manches à 0, il a poursuivi le combat sans perdre espoir pour démolir son opposant dans les trois manches suivantes. Un modèle de pugnacité…

Tout en haut de l’échelle

Sa progression a été rapide, mais continue. Les échelles du classement, il les a toutes gravies. D’abord 10e, puis 9e, 8e, 7e, 6e, 4e, 3e, 2e et premier. Seul le cinquième rang lui a échappé dans son escalade de l’Everest.

Son premier Masters 1000, il l’a conquis l’an dernier à Toronto lors de l’Omnium Banque Nationale présenté par Rogers. Il est donc le champion en titre du tournoi canadien.

S’ensuivirent des succès délirants. Il a battu Novak Djokovic en match au tournoi à la ronde des Finales de l’ATP pour atteindre la finale où le Serbe a pris sa revanche. Puis il a amorcé 2024 en faisant main basse sur son premier titre du Grand Chelem, les Internationaux d’Australie. Le Masters 1000 de Miami, le tournoi de Rotterdam et celui de Halle sur gazon sont venus meubler le palmarès de ce champion déterminé. N’oublions pas son travail gigantesque en Coupe Davis où il a été nettement le héros de son pays qu’il a conduit à la victoire finale, non sans disposer de Djokovic au passage. Une grande performance !

Grâce à un dossier de 42-4 cette année et 4 titres en poche qui s’ajoutent aux 10 autres qu’il avait déjà glanés, il est devenu le 10 juin 2024 le numéro 1 mondial, place qu’il n’a pas l’intention de laisser à ses dynamiques poursuivants.

L’Italien n’a pas pu participer aux Jeux olympiques de Paris en raison d’une amygdalite virale et contagieuse. Complètement rétabli, il est attendu à Montréal pour y défendre son titre à l’Omnium Banque Nationale présenté par Rogers. Il sera la première tête de série, bien sûr, sur une surface où il est particulièrement à l’aise. Le protégé de Darren Cahill et de Simone Vagnozzi sera le joueur à surveiller au cours de la compétition.

Photo: Pascal Ratthé

À retenir

  • Le père de Jannik est un chef cuisinier renommé d’une auberge de ski des Alpes. Selon son fils, quand le paternel vient passer quelques jours avec lui, il prépare des repas délicieux.
  • Sinner a toujours été discret sur sa vie privée. Il l’est un peu moins depuis qu’il fréquente la joueuse russe Anna Kalinskaya. Les tourtereaux semblent filer le parfait bonheur.
  • Sinner a été très touché par la pandémie de COVID-19 qui a beaucoup frappé l’Italie. Il a multiplié les dons à des organismes de Bergame qui venaient en aide aux malades et aux familles des nombreuses victimes.
  • L’ATP n’a pas manqué d’honorer Sinner. En 2019, il a reçu le prix de la révélation de l’année et, en 2023, ceux du joueur le plus amélioré et du joueur préféré des amateurs.
  • Sinner maîtrise l’allemand, langue de sa ville natale, l’italien et l’anglais.
  • Andrey Rublev affirme qu’il n’a jamais entendu la moindre critique sur Sinner de la part des joueurs. On peut le placer au sommet de la liste des joueurs les plus sympathiques du circuit.

Présenté dans cette nouvelle