Assis sur le Court central du Stade IGA, le visage fendu d’un immense sourire, Alexei Popyrin se souviendra longtemps de ce 11 août 2024 quand il a remporté l’Omnium Banque Nationale (OBN) de Montréal.
Et pour cause.
Si le grand Australien a percé le Top 100 en juin 2019, à l’aube de ses 20 ans, il n’a jamais été en mesure d’y demeurer une saison complète avant cette année… cinq ans plus tard. Lentement, mais sûrement, Popyrin a consolidé ses acquis pour finalement devenir un tennisman craint par plusieurs des membres de l’élite de l’ATP.
L’OBN sera marqué d’une pierre blanche dans la carrière d’Alexei Popyrin, car c’est là qu’il a remporté un premier tournoi d’importance et est devenu le premier Australien à récolter un titre Masters 1000 en 21 ans, soit depuis Lleyton Hewitt, devenu son capitaine à la Coupe Davis.
L’athlète de 6 pi. 5 po. a conclu sa saison le 31 octobre, s’inclinant au troisième tour du Masters de Paris face à un Karen Khachanov au meilleur de sa forme. Il a ensuite accompagné l’équipe australienne aux Finales de la Coupe Davis, en Espagne, mais n’a pas été utilisé par Hewitt, ce dernier lui préférant Thanassi Kokkinakis, 75e mondial.
Malgré cette déception, Alexei Popyrin ne peut que faire un constat positif de sa saison.
Le « dur » lui va bien
Avant de mettre les pieds au Canada, en août dernier, Popyrin n’avait pas gagné plus de trois matchs consécutifs, en tournois, depuis son triomphe à Umag, en Croatie (ATP 250) à l’été 2023… ou au Challenger de Bordeaux, un an auparavant.
Comme ce fut le cas pour Pablo Carreno Busta, en 2022, les courts du Stade IGA ont eu un effet énergisant pour Popyrin qui a surpris la planète tennis en s’emparant du trophée emblématique de l’OBN.
À Montréal, il s’est farci pas moins de six opposants de suite, et pas les moindres, puisque cinq d’entre eux faisaient partie du Top 20 (dont trois dans le Top 10).
Dans l’ordre, il a disposé de Tomas Machac (39e), Ben Shelton (14e), Grigor Dimitrov (10e), Hubert Hurkacz (6e), Sebastian Korda (18e) et Andrei Rublev (8e), tout en ne perdant que deux des 14 manches disputées face à ces rivaux.
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Cette spectaculaire semaine de travail lui a valu de grimper du 62e au 23e rang de l’ATP. En passant, Alexei est devenu le deuxième joueur « le moins bien classé » à être couronné au tournoi canadien depuis le Suédois Mikael Pernfors, classé 95e en 1993. Et Montréal semble sourire aux négligés, puisqu’elle a couronné les cinq joueurs ayant le moins bon classement.
Notons qu’il a poursuivi sur cette lancée par la suite en enregistrant deux autres succès contre des joueurs du Top 10. Il a surpris Novak Djokovic (2e), au 3e tour des Internationaux des États-Unis, avant de montrer la sortie à Daniil Medvedev (5e) au 2e tour à Paris, fin octobre.
Sa saison s’est ainsi conclue avec un dossier de 28 victoires et 22 défaites.
Une jeunesse dans les valises
Il en a parcouru du chemin, au propre comme au figuré, depuis sa naissance à Sydney, en Australie.
Fils d’immigrés russes, Alex et Helena Popyrin, le petit Alexei s’est mis au tennis à l’âge de quatre ans. Il avait huit ans lorsqu’il s’est retrouvé à Dubaï quand son père y a travaillé, puis ce boulot l’a fait demeurer successivement à Alicante, Nice, Marbella et encore Dubaï.
Il est champion junior de Roland-Garros 2017.
Il a fait partie d’une des cohortes de l’Académie de tennis Mouratoglou, à partir de 2017. D’ailleurs, le père d’Alexei est le cofondateur de l’Ultimate Tennis Showdown (UTS), avec Patrick Mouratoglou, une formule innovatrice de compétition mise sur pied pendant la pandémie.
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Actuellement, Alexei Popyrin est le numéro deux australien, derrière Alex de Minaur, lui aussi un ancien champion junior de Roland-Garros.
Après les succès, la promesse…
Si 2024 s’achève sur la meilleure saison de l’Australien, elle s’est aussi conclue sur une belle note personnelle, puisqu’il s’est fiancé avec son amie d’enfance, la Britannique Amy Pederick.
Ce mois de novembre aura d’ailleurs été fertile en grandes demandes, puisque deux autres joueurs ont publié leurs fiançailles de la même façon. Alors que le Norvégien Casper Ruud a fait sa grande demande à Maria Galligani, avec qui il vit depuis six ans, le Québécois Félix Auger-Aliassime a scellé sa relation de cinq ans avec la Croate Nina Ghaibi.
Longues vies à ces jolis couples.
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Photo vedette : David Kirouac/USA Today Sports