Ils ne sont plus que deux à l’Omnium Banque Nationale présenté par Rogers.
L’un des finalistes à Montréal n’est pas vraiment une surprise — Andrey Rublev, un habitué du Top 10 — mais son adversaire, Alexei Popyrin, l’est certainement. En vertu de son 62e rang, l’Australien est le finaliste le moins bien classé depuis Harel Levy, 144e, en 2000.
Voici une analyse plus détaillée de la finale de ce soir.
Le chemin vers la finale
Les deux joueurs ont dû gérer la pluie, le vent et deux matchs dans la même journée.
Popyrin a réussi à se qualifier pour la finale en battant quatre joueurs du Top 20 : Ben Shelton, Grigor Dimitrov, Hubert Hurkacz et Sebastian Korda.
Contre Hurkacz en quart de finale, Popyrin était mené par une manche et 1-3, et il s’est retrouvé dans une situation encore plus délicate contre Dimitrov au deuxième tour, effaçant trois balles de match au deuxième acte.
« Je suis fier de mon esprit combatif, a déclaré Popyrin, ancien numéro 2 chez les juniors. Je n’abandonne jamais. Pour moi, c’est l’une des choses les plus importantes dans mon jeu en ce moment. »
En demi-finale, Popyrin a mis fin à la séquence victorieuse de huit matchs de Korda, réalisant le bris pour créer l’égalité à 6-6 dans la première manche avant de la conclure en remportant neuf points consécutifs. Le premier point du jeu décisif a été l’un des plus marquants du tournoi, Popyrin prenant les devants grâce à une reprise de volée instinctive sur un cordon du filet. Environ une demi-heure plus tard, il se qualifiait officiellement pour la finale.
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Le premier point du jeu décisif a probablement été l’un des meilleurs du tournoi, Popyrin prenant les choses en main grâce à une volée instinctive ramassée après que la balle ait touché au filet. Près d’une demi-heure plus tard, il accédait officiellement à la finale.
« C’est probablement la meilleure semaine de ma carrière jusqu’à présent, a déclaré Popyrin. Je pense que la qualité des adversaires que j’ai battus en est la raison. »
À ce propos, Rublev a également dû battre de très bons joueurs, notamment Jannik Sinner, numéro 1 mondial.
En demi-finale, il a enchaîné en éliminant le joueur qui l’avait battu à Roland-Garros, Matteo Arnaldi. Alors que Popyrin a disputé de longs matchs, Rublev n’a perdu qu’une seule manche. Et contrairement à Popyrin, aucune de ses sorties n’a dépassé les deux heures.
Saison 2024
Après avoir conquis le deuxième Masters de sa carrière à Madrid en mai, alors qu’il était malade, Rublev a connu des difficultés. Il n’a remporté que la moitié de ses 14 matchs suivants et a été éliminé au premier tour à Wimbledon. Cependant, son bilan sur surface dure est désormais de 21-7 cette saison.
Malgré une blessure au muscle fessier en début d’année, Popyrin a disputé un match de quatre manches de grande qualité contre Novak Djokovic aux Internationaux d’Australie. Un claquage abdominal a encore fait des ravages plus tard en 2024 et le joueur de 25 ans a connu une séquence de cinq défaites avant le début de la saison sur gazon, où il a de nouveau battu Djokovic en quatre manches à Wimbledon. Il a remporté deux autres victoires sur terre battue aux Jeux olympiques de Paris, avant de connaître une semaine faste au Stade IGA, qui l’a propulsé à la 30e place du classement en direct de l’ATP.
Face-à-face
Popyrin et Rublev possèdent chacun une victoire l’un contre l’autre. Leur plus récent duel remonte à quelques mois, à Monte-Carlo. Popyrin avait alors signé un gain de 6-4 et 6-4.
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Toutefois, Rublev s’est imposé sur le ciment, en salle, à la fin de la saison dernière à Vienne. Il avait gagné en deux manches de 7-6(5) et 6-4. Un match de qualité ? On peut dire ça. Ensemble, ils ont réalisé 64 coups gagnants et n’ont commis que 11 fautes directes.
Historique au Canada
Rublev n’avait remporté qu’un seul match au Canada en cinq participations au tournoi. C’est quelque chose qu’il a noté après sa victoire en demi-finale contre Arnaldi.
« C’est formidable de participer à ma première finale canadienne. Je crois que je n’ai gagné qu’un seul match à Toronto pendant toutes les années où j’ai joué ici. C’est donc agréable d’être en finale. »
Quant à Popyrin, il n’avait jamais pris part au tableau principal au Canada avant cette année.
Historique en finales
D’un point de vue statistique, Rublev a de bonnes chances de gagner la finale. En tant que tête de série, il n’a jamais perdu une finale sur surface dure contre un joueur classé hors du Top 20 (9-0). Mais le bilan de Popyrin dans toutes ses finales professionnelles (à tous les niveaux) est impressionnant (5-1). Rublev tente de remporter son 17e titre sur le circuit ATP, tandis que Popyrin espère en gagner un troisième, le premier à un niveau supérieur à 250.
Citations dignes de mention
Si Popyrin avait besoin d’une motivation supplémentaire pour atteindre la finale, il l’a trouvée. Il se rendra à son prochain tournoi, Cincinnati, en jet privé.
« C’est amusant parce que je n’ai jamais pris d’avion privé auparavant, ce sera donc une première pour moi, a-t-il mentionné. C’était un sujet de discussion juste avant les demi-finales : “Oh, y arrivera-t-on ou pas ?" et je suis content d’y être parvenu. »
Souvent fougueux sur le court, Rublev a parlé de santé mentale cette semaine. Vers qui s’est-il tourné pour obtenir de l’aide au cours des derniers mois ? Un joueur connu pour ses emportements, mais aussi pour son talent, Marat Safin.
« Cela peut paraître étrange, mais c’est vrai, a dit Rublev. C’est lui qui m’a aidé. Après Wimbledon, nous avons eu une discussion très agréable… alors je lui dis merci. »
En passant, Safin a battu Levy en 2000.
Photo vedette par : Pascal Ratthé
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