La demi-finale d’Andrey Rublev contre Matteo Arnaldi, dimanche, à l’Omnium Banque Nationale présenté par Rogers, a l’air d’être un moment de plénitude.
C’est à Roland-Garros, en mai, que Rublev a connu ce qui pourrait être son plus bas niveau en 2024, frappant sa raquette contre son genou à quatre reprises et donnant des coups de pied à sa chaise lors d’une défaite en trois manches contre l’Italien Matteo Arnaldi au troisième tour. Nombreux sont ceux qui ont trouvé cela difficile à regarder, car Rublev — son propre critique le plus sévère — est généralement apprécié des amateurs et de ses pairs en raison de son humour et de sa gentillesse en dehors du court.
« Je ne me souviens pas m’être comporté aussi mal dans un tournoi du Grand Chelem », avait admis Rublev à l’époque.
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Ses luttes intestines sont omniprésentes et, ces derniers temps, elles sont peut-être dues au fait qu’il n’a pas réussi à percer en Grand Chelem — il a perdu ses 10 quarts de finale dans les tournois majeurs. C’est un Rublev plus serein qui joue à Montréal, ce qui s’avère être sa meilleure semaine depuis qu’il a remporté le Masters 1000 de Madrid sur terre battue en mai dernier, alors qu’il était malade. Avant Montréal, le huitième joueur mondial avait accumulé une fiche de 7-7 depuis son triomphe dans la capitale espagnole. Rublev a atteint son apogée samedi lorsqu’il a battu le numéro un mondial Jannik Sinner par 6-3, 1-6 et 6-2. Il s’agissait du deuxième match de la journée pour les deux joueurs après la pluie de vendredi.
Dans le passé, le joueur de 26 ans a déjà parlé de la façon dont les défaites difficiles l’ont ébranlé, utilisant même le mot « déprimé ». Il a donné plus de détails samedi soir lors de son point de presse avec les journalistes. Mais pour l’instant, les choses sont en train de changer.
« J’ai commencé à exploser de plus en plus sur le terrain parce que dans la vie, j’étais capable de rester calme, mais sur le terrain, je brûlais tout. À la fin, oui, j’avais du mal. Ces derniers mois, je me sens vraiment bien, et du coup, le tennis est meilleur. »
Rublev a remporté la deuxième victoire de sa carrière contre un numéro un mondial, après avoir battu Novak Djokovic à Belgrade, son fief, en 2022.
Le moment clé de son quart de finale à Montréal s’est produit au début de la troisième manche, lorsque Rublev a repoussé cinq balles de bris pour tenir 1-0 avant de briser dans le jeu sur sa première occasion. Lorsqu’ils se sont affrontés en quarts de finale des Internationaux d’Australie en janvier, Rublev s’est souvenu que c’était exactement le contraire qui s’était produit.
« Peut-être qu’un autre jour, le match sera complètement différent à cause de cela. À ce niveau, c’est juste un petit, un petit, deux points qui décident de tout. »
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Sinner s’est parfois recroquevillé sur lui-même au cours du duel. Il disputait son premier tournoi depuis Wimbledon, après avoir fait l’impasse sur les Jeux olympiques en raison d’une amygdalite. Il a admis que sa forme physique n’était pas encore au rendez-vous.
« Oui, j’espère retrouver la forme. Évidemment, faire des miracles dans les cinq prochains jours, ce n’est pas possible. Être prêt pour Cincinnati et à 100 %, je ne pense pas que ce soit possible, a-t-il admis. Mais pour les Internationaux des États-Unis, ça devrait être bon. Je veux être au sommet de ma forme, car c’est le tournoi principal de la tournée nord-américaine et la dernière étape du Grand Chelem de l’année. C’est donc ce que je vise ».
Avant cette semaine, Rublev n’avait jamais gagné un match à Montréal et possédait une fiche de 1-5 au plus important tournoi du Canada.
Aujourd’hui, il est à deux victoires de soulever le trophée.
Featured photo by: Patrice Bériault