Il faut l’avouer, le tennis est entré dans une ère à la fois magnifique et incertaine. Les vedettes des années passées se retirent ou sont près de le faire. Enfin, une nouvelle génération fait davantage que de se pointer à l’horizon : elle se hisse au sommet de la hiérarchie et offre des performances à couper le souffle.
Montréal n’échappe pas à la faim des lionceaux. Elle offre l’occasion unique d’assister à la chasse de ces prédateurs aux dents acérées. Faites connaissance avec une dizaine de génies de la raquette.
Jannik Sinner
Au sommet du lot trône le joueur de l’heure, l’Italien Jannik Sinner qui domine de la raquette et de la tête le tennis mondial. Il a grimpé un à un tous les échelons du classement ATP et se retrouve confortablement installé au tout premier rang. Sa prodigieuse ascension a débuté à l’Omnium Banque Nationale présenté par Rogers, à Toronto, l’été dernier, lieu de son premier trophée en Masters 1000.
Depuis, les choses n’ont cessé de briller pour lui. Double victoire sur Novak Djokovic, premier titre en Grand Chelem en Australie, trophée Masters 1000 de Miami, triomphes décisifs à Rotterdam et à Halle et, surtout, performance géniale en Coupe Davis pour permettre à l’Italie de mettre la main sur le précieux trophée. Le ciment, la terre battue, le gazon n’ont pu résister à sa progression constante. Du frêle vainqueur du champion Next Gen
à Milan en 2019, il est devenu un joueur d’exception. Sa musculation s’est développée, ses services se sont renforcés et, toujours, sa vitesse et son intelligence du jeu ressortent dans les moments cruciaux des matchs.
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Alexander Zverev
Rescapé de son atroce déchirure des tendons à Roland-Garros, l’Allemand a retrouvé l’essentiel de sa superbe et se bat désormais pour ne pas rester l’un des meilleurs joueurs de l’histoire à ne pas avoir remporté de tournoi du Grand Chelem. Déjà finaliste aux Internationaux des États-Unis et à Roland-Garros, le joueur au style complet a le couteau entre les dents. L’amélioration de son palmarès paraît évidente.
Daniil Medvedev
Enfin, le retour sur surface dure. Medvedev maîtrise le ciment avec son style unique, sa précision diabolique et ses réflexes inhumains. Évidemment, son style n’est pas orthodoxe. Sur surface dure, il a remporté deux tournois du Grand Chelem soit en 2022 à Melbourne et en 2023 à New York. Cette année, il a poursuivi sa quête des surfaces dures en atteignant la finale en Australie et en mettant la main sur le trophée à Indian Wells. Pas vilain comme performance.
Andrey Rublev
Bien sûr, 2024 n’a pas été l’année de ce sympathique athlète, fils de boxeur, s’il parvenait à mieux contrôler son émotivité et son stress des grands moments, il pourrait accéder aux tout premiers rangs du palmarès mondial. Montréal pourrait bien être l’origine de cette lancée. Pour le moment, c’est un habitué des quarts de finale. Son défaut majeur demeure son absence de constance et sa nervosité dans les moments de tension. Est-ce un trait de caractère ou une tare profonde ?
Hubert Hurkacz
Quel service ! Au chapitre des statistiques, il est le leader incontestable. Jusqu’où peut aller ce timide Polonais, on ne le sait pas encore. Vainqueur du Masters 1000 de Shanghai à l’automne, il a triomphé à Estoril en avril dernier et a atteint la finale à Halle. Rien ne dit qu’il ne brillera pas de tous ses feux à Montréal.
Casper Ruud
Finaliste à Roland-Garros en 2023, le Norvégien reste un magnifique joueur de terre battue. Il a cependant tout le talent requis pour étendre ses succès aux autres surfaces de jeu, comme le ciment de Montréal et même le gazon de Wimbledon. Un peu de confiance supplémentaire pourrait lui être profitable, lui qui a déjà occupé le 2e rang mondial.
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Alex de Minaur
L’Australien connaît la meilleure année de sa carrière. On en veut pour preuve les quarts de finale successifs qu’il a atteints à Roland-Garros et à Wimbledon. Finaliste à l’Omnium Banque Nationale l’an dernier, disposant désormais d’une puissance de plus en plus considérable, il n’a certainement pas l’intention de ralentir sa progression. Son intelligence du jeu pourrait bien le propulser encore plus haut.
Grigor Dimitrov
On doutait que ce Bulgare de 33 ans, au style si limpide et au revers si singulier, allait revenir dans le Top 10 mondial. Pourtant, à force d’acharnement et de confiance, il y est parvenu. Depuis sa victoire à Brisbane en décembre, il a atteint, en 2024, les finales à Marseille et, surtout, à Miami. Pas mal pour un joueur qu’on croyait au bout du rouleau. Montréal sera l’occasion de voir ce joueur (qu’on a déjà baptisé le mini-Federer) au tennis délicat et magique, mélange parfait du tennis ancien et moderne.
Photo vedette : Peter Power
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