Les « histoires Cendrillon » émerveillent toujours les amateurs de sport. Et un autre de ces contes s’est écrit au début du mois d’août, sur les courts du Stade IGA, quand l’Australien Alexei Popyrin est ressorti du lot à l’Omnium Banque Nationale (OBN) présenté à Montréal.
Retour sur une semaine de tennis… inattendu.
Popyrin, le tueur de géants
Personne ne l’avait vu venir. Mais Alexei Popyrin savait où il s’en allait en arrivant à Montréal. Et son parcours phénoménal s’est soldé par son premier titre en Masters 1000, créant ainsi une des plus énormes surprises de l’histoire du tournoi.
En finale, de façon un peu surprenante (6-2, 6-4) il a liquidé un Andrey Rublev jusque là irréprochable et en quête d’un troisième titre en 2024.
Dire que le grand Australien était un négligé est un euphémisme. Popyrin a amorcé sa quête depuis son modeste 62e échelon mondial pour le conclure au 23e rang, soit 39 places plus haut. En chemin, il a vaincu six joueurs classés plus haut que lui, dont trois membres du Top 10, ayant pour nom Machac (39e), Shelton (14e), Dimitrov (10e), Hurkacz (6e), Korda (18e) et Rublev (8e). Et souvent en revenant de l’arrière.
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Sachez que la dernière victoire par un joueur classé aussi loin remontait â plus de 30 ans. Le Suédois Mikael Pernfors, alors 95e mondial, avait été titré en… 1993.
Tempête d’amour pour Félix
Si son seul match – une défaite sèche aux mains de Flavio Cobolli – ne fera pas partie de ses meilleurs souvenirs, la présence de Félix Auger-Aliassime, sur le Central, la veille, restera assurément gravée dans sa mémoire.
Lors d’une courte cérémonie précédant le programme de la soirée du 6 août, le Montréalais a été honoré pour l’obtention de sa médaille de bronze des Jeux de Paris, acquise en double mixte avec Gabriela Dabrowski.
Pour l’occasion, l’organisation avait invité l’un des deux seuls autres détenteurs d’une médaille olympique, dans l’histoire du Canada, Daniel Nestor, à venir féliciter FAA et à procéder à une symbolique passation du flambeau.
Retenu à l’extérieur du pays, le partenaire de Nestor lors de leur triomphe à Sydney (2000), Sébastien Lareau, n’avait pu être présent.
Un beau moment, certes.
L’amuseur Bublik
Rarement a-t-on vu autant d’hilarité à la fin d’un match de tennis.
Tant le gagnant, Ben Shelton, que le perdant, Alexander Bublik, ont rigolé en se félicitant à la fin du match remporté 7-6(4), 6-2 par l’Américain au premier tour de l’OBN, sur le Central.
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Sur balle de match, le jeune gaucher a servi un amorti juteux au Kazakh qui n’a pu rejoindre la balle à temps. Constatant ce fait, il a simplement lancé sa raquette à ras le sol et la balle a rebondi parfaitement sur le tamis pour se retrouver de l’autre côté du filet, déclenchant une clameur dans le stade.
Bien sûr, comme la main du joueur n’était plus en contact avec la raquette, le point est automatiquement allé à son rival qui n’en revenait tout simplement pas.
Clairement, le coup le plus spectaculaire du tournoi.
Même s’il ne comptait pas.
L’émergence du… lapin
Il était partout.
Sur les chandails des bénévoles et des chasseurs de balles… et au centre des nombreux kiosques de produits dérivés et de partenaires commerciaux de l’événement.
Car, à la suite d’une nouvelle entente commerciale, Tennis Canada a revêtu son personnel de bénévoles de la marque Psycho Bunny, un manufacturier québécois en pleine croissance et dont le logo avait changé ses os entrecroisés pour deux raquettes emblématiques du sport vedette.
On l’a même retrouvé sur le Central, réchauffant la directrice du tournoi elle-même, lorsque Valérie Tétreault a joint les forces des bénévoles pour assécher le terrain après une des nombreuses ondées de la semaine.
Le public était au rendez-vous
Malgré le mauvais temps - et les trois séances consécutives annulées - le nombre de spectateurs a encore été impressionnant avec un total de 227 000 visiteurs, soit 10 000 de moins, seulement, que le record établi en 2022.
Qui plus est, la veille de la finale, l’organisation a diffusé une excellente nouvelle.
Flanqué de la directrice du tournoi, Valérie Tétreault, le ministre du Développement du Québec, Pierre Fitzgibbon, a confirmé un investissement de près de trois millions de dollars en vue de la mise en normes du site, en vue du tournoi de 2025, alors que l’OBN passera à un tableau de 96 joueurs.
Photo vedette : Joël Lemay/Agence QMI