Avant de célébrer l’arrivée de la nouvelle année et d’accélérer les préparatifs pour accueillir les joueurs de l’ATP à Montréal dans le cadre de l’édition 2026 de l’Omnium Banque Nationale présenté par Rogers, nous avons demandé à la directrice du tournoi, Valérie Tétreault, de revenir sur les moments marquants du tournoi historique de cet été.
De la performance magique de Victoria Mboko aux adieux émouvants d’Eugenie Bouchard, en passant par tous les autres temps forts, Valérie Tétreault nous dévoile quelques-uns des moments qui resteront gravés dans la mémoire de beaucoup d’entre nous.
*L’entrevue suivante a été révisée uniquement pour des raisons de clarté et de fluidité.
Tennis Canada : Emmenez-nous dans les coulisses de l’incroyable victoire d’Eugenie Bouchard au premier tour et du dernier match de sa carrière. Comment avez-vous vécu cette expérience ? Quel souvenir restera gravé dans votre mémoire ?
Valérie Tétreault : Honnêtement, je pense qu’on a su que ce moment serait spécial lorsqu’on a compris que ce serait son dernier tournoi et qu’on avait la chance de la célébrer et de célébrer tout ce qu’elle a représenté pour le tennis canadien. Je ne pense pas que beaucoup de gens s’attendaient à ce que ce soit aussi riche en émotions. Finalement, nous avons été doublement chanceux de la voir disputer deux matchs plutôt qu’un.
À la manière dont elle s’est battue, on a vraiment eu l’impression de voir l’Eugenie des beaux jours pendant ces deux matchs. Je pense que ça démontrait à quel point elle voulait que ce moment soit spécial, soit fort. Elle voulait se faire honneur. Eugenie, ça demeure une athlète avec beaucoup d’orgueil. Elle n’était pas là pour faire simplement acte de présence, elle voulait performer. Qu’elle fasse appel à Sylvain Bruneau pour l’aider dans sa préparation pour le tournoi ajoutait à l’histoire, parce que les deux ont toujours une belle relation, et Sylvain a assurément beaucoup aidé Eugenie tout au long de sa carrière.
Ce qui me faisait le plus plaisir, c’est que ça se termine aussi bien entre elle et le public montréalais. Jouer à la maison n’a pas toujours été facile pour Eugenie, cela venait souvent avec des attentes très élevées, énormément de pression. Elle-même dirait qu’elle était déçue par ses performances. Elle a enfin été capable d’utiliser à son avantage l’énergie que lui donnait la foule et elle était touchée. Elle est sortie de son premier match et elle m’a tout de suite dit : « C’est fou jouer à Montréal, le public est juste incroyable ! » Ensuite, sa mère m’a dit : « On dirait qu’elle vient de gagner les Internationaux des États-Unis ! » L’accueil qu’elle a reçu était au-delà des attentes. Elle en a profité et elle a vécu ce moment à fond.
Après sa défaite, il y a eu un long moment avec sa famille, et tout le monde était fier de sa réaction. Il y a aussi eu la réalisation que c’est l’heure de la retraite et il a fallu aller vers elle avec les fameux papiers qu’elle devait signer pour officialiser sa retraite. C’est devenu presque une cérémonie : elle a ouvert une bouteille de champagne, le bouchon a revolé dans le haut du plafond du bistro. Elle a signé les vêtements qu’elle a portés lors de son dernier match et elle est restée longtemps au stade.
T.C. : Et en ce qui concerne le parcours de rêve de Victoria Mboko ? Qu’avez-vous ressenti en assistant au couronnement de la première championne canadienne à Montréal sous votre mandat ?
V. T. : Cela faisait longtemps qu’on rêvait de voir un athlète d’ici remporter notre tournoi à Montréal. Ce qui était encore plus spécial et surprenant, c’est que personne ne s’y attendait, Vicky y compris. Elle nous a surpris à chacun de ses matchs, et plus cela avançait, plus on a commencé à y croire. L’énergie était vraiment incroyable. Je retiens particulièrement sa demi-finale. Pour moi, c’était un des matchs de l’année sur le circuit de la WTA.
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Maintenant, je me rends compte que oui, c’était spécial ce qu’on vivait dans l’enceinte du Stade IGA, mais ça allait bien au-delà. Même aujourd’hui, je croise des gens qui me parlent de Vicky. On souhaite inspirer les gens grâce au sport, et je pense que ça démontre le plus beau de ce que le sport a à offrir, le pouvoir de rassembler.
Vicky (Mboko) est vraiment le calme incarné. Elle était très consciente de ce qu’elle vivait et elle voulait profiter au maximum de cette expérience. Elle passait beaucoup de temps sur le site parce qu’elle voulait le vivre pleinement. Très généreuse de son temps, belle équipe autour d’elle. C’était spécial pour nous de vivre ça avec les entraineurs de Tennis Canada, ça donnait l’impression qu’on pouvait faire notre petite part pour contribuer à ce succès. J’ai vu aussi à quel point c’était une histoire de famille pour Vicky.
T. C. : Comment s’est déroulée la première année du nouveau format de 12 jours ? Comment l’avez-vous vécue ?
V. T. : Pour moi, dans mes faits saillants, il y a aussi tout ce qu’on a réussi à créer pour faire en sorte qu’on soit plus qu’un simple tournoi de tennis, pour que ce soit un festival où tout le monde y trouve son compte. Je pense que, grâce à nos nouvelles journées thématiques, le deuxième week-end, on a posé une belle fondation sur laquelle on peut maintenant s’appuyer et continuer de bâtir. On a annoncé nos couleurs avec notre terrain de jeu et maintenant, on va continuer de bien le définir.
T. C. : Vous avez récemment été reconnue comme l’une des cinq personnalités à surveiller lors des Canada’s Sports Business Awards. Félicitations ! Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?
V. T. : C’est un prix qui va à l’équipe, parce que ce qu’on a réussi à bâtir au fil des ans, c’est l’équipe qui l’a bâti et ce n’est assurément pas le travail d’une seule personne. Cela démontre aussi à quel point Tennis Canada est devenu une organisation crédible et surveillée dans l’industrie du sport parce que l’on connait du succès sur la scène internationale grâce aux athlètes canadiens qui performent au plus haut niveau et grâce aussi au succès de nos tournois phares à Montréal et à Toronto.

C’était une belle soirée de pouvoir rencontrer des gens de l’industrie du sport à Toronto. C’était très inspirant de voir ce que les autres accomplissent. J’ai bien senti, encore une fois, tout le mouvement derrière le sport féminin. Je me considère juste chanceuse de pouvoir travailler avec une équipe aussi forte et pour une organisation aussi inspirante.
T. C. : Gaël Monfils a annoncé que 2026 serait sa dernière saison. Quelle a été son importance pour le tournoi de Montréal au fil des ans ? Espérez-vous que l’OBN soit inscrit à son calendrier ?
V. T. : C’est évident que mon message à Gaël serait d’avoir une petite pensée pour ses très, très nombreux partisans ici, à Montréal. Je pense que cela a toujours été une histoire d’amour entre lui et le public montréalais. La dernière fois qu’il est venu, il nous a bien témoigné son amour et cela m’a beaucoup touché parce que c’est toujours un joueur que j’ai grandement apprécié. Je me souviens de Gaël quand on jouait à la même époque chez les juniors. Il était le numéro un mondial et on parlait de lui comme la prochaine super vedette. Il était déjà spectaculaire. Je trouve qu’avec sa personnalité, c’est toujours aussi rafraichissant. On a vraiment le sentiment que la raison première pour laquelle il joue au tennis, c’est parce qu’il s’amuse. C’est inspirant pour les jeunes ; il nous communique sa passion pour son sport et cela devient contagieux. Quand on le regarde, on a automatiquement envie d’aller jouer, nous aussi.








