Le numéro 1 mondial, l’Italien Jannik Sinner, ne conservera pas son titre Masters 1000 de l’Omnium Banque Nationale présenté par Rogers au Stade IGA de Montréal.
Son état de santé, une douleur récurrente à la jambe, son épuisement et le brio d’Andrey Rublev en ont décidé ainsi. L’Italien a subi une défaite de 6-3, 1-6 et 6-3 contre la 5e tête de série dans un match en dents de scie où le grand favori n’a pas été à la hauteur de sa réputation.
Dès l’amorce du match, il a eu toutes les misères du monde à trouver ses repères. Au jeu du chat et de la souris, c’est son adversaire qui a constamment eu le dernier mont.
La pluie est venue jouer les trouble-fête avant le début de la deuxième manche. Après une pause de 25 minutes, on a cru Sinner sauvé tellement il a dominé cet engagement. Tout lui réussissait soudain et il plaçait son rival dans les câbles avec des coups puissants et précis.
Mais la douleur et les nausées l’ont vite rattrapé. La troisième manche a constitué une séance de torture, tellement Sinner semblait avoir atteint le fond du baril. Il a tenu jusqu’au bout, mais on savait qu’il ne sortirait pas victorieux de ce combat de gladiateurs.
Il a commis 16 fautes directes, un nombre inhabituel pour lui, et a subi la 3e défaite en 8 duels contre Rublev.
Ce dernier a disputé au moins deux des trois manches de façon vertigineuse. Il est parvenu à battre Sinner sur les coups de fond et a gardé son calme même quand les choses n’allaient pas rondement.
Pour la première fois, Rublev atteint les demi-finales de l’OBN.
Arnaldi se donne le mot de la fin
L’Italien de 23 ans, Matteo Arnaldi, a ajouté le Japonais Kei Nishikori à la liste de ses victimes à l’Omnium Banque Nationale présenté par Rogers.
Dans la nuit de samedi à dimanche, il a réservé son billet pour les demi-finales en disposant du Japonais de 34 ans par 6-4 et 7-5. Ce dernier servait pour forcer la tenue d’un jeu décisif, mais il a commis trois erreurs successives pour accorder le bris à son adversaire et jeter l’éponge.
La rencontre, par moment spectaculaire, s’est conclue après exactement 2 heures de lutte intense où les échanges de fond de terrain ont été maintes fois interminables. À ce jeu de patience, c’est le jeune droitier de Sanremo qui a eu le dernier mot. Un service plus puissant lui a valu 5 aces contre aucun pour le vétéran de Shimane, au Japon.
Tour à tour bourreau d’Alejandro Davidovich Fokina, en matinée, puis de Nishikori tard en soirée, Arnaldi se retrouvera dimanche à 17 heures sur le Court central pour y affronter Andrey Rublev, 5e tête de série. Il lui faudra puiser au fond de ses réserves, s’il en a encore, pour disposer de cet adversaire à la fois coriace et expérimenté.
Encore Hurkacz à l’arraché
Le Polonais Hubert Hurkacz, 4e tête de série, a résisté jusqu’au bout pour l’emporter en trois manches contre le Français Arthur Rinderknech par 6-4, 3-6, 6-4 en 2 h 9 min de jeu intense. Il s’agissait de la deuxième victoire de la journée pour le Polonais, chaque fois à la limite des trois manches.
Il a réussi 3 bris de service contre 2 et a commis moins de fautes directes (10 contre 15) pour se sauver avec le gain. Opéré le mois dernier au genou, Hurkacz apprivoise de nouveau les terrains et il semble y parvenir à la perfection.
D’honorables Olympiens
- Félix Dolci, Aurélie Tran et William Émard, trois athlètes qui reviennent de Paris où ils ont noblement représenté le Canada ont eu droit aux honneurs samedi soir pour leur laisser un beau souvenir des efforts qu’ils ont fournis aux Jeux olympiques.
- C’était également la journée des bénévoles qui, par leurs efforts, permettent au tournoi d’avoir lieu beau temps mauvais temps. On les a également honorés.
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Zverev résiste
Deuxième tête de série, l’Allemand Alexander Zverev semblait parti pour la gloire. Après une amorce victorieuse de 6-4 où il avait subtilisé le service du Danois Holger Rune, il filait vers une victoire décisive.
C’était sans compter sur la résilience de la 13e tête de série qui n’avait pas l’intention de plier bagage prématurément. Il a donc rétabli les enchères en prenant à son tour le service de l’Allemand pour forcer la tenue d’un jeu décisif en deuxième manche.
Là encore, Zverev s’est procuré une avance de 6 à 2 avant de voir son rival remonter la pente à 6-5. Ce n’est finalement que sur la sixième balle de match que Zverev a caressé la victoire sur la marque de 6-3 et 7-6(5) après 1 h 43 min d’un match qui s’est progressivement corsé.
C’est au service que le vainqueur a fait remarquer ses atouts. Il a obtenu 8 aces et commis 2 doubles fautes, tandis que le Danois ne réalisait que 2 aces et encaissait 8 doubles fautes.
Zverev passe donc en quart de finale du tournoi.
Dimitrov en panne sèche
Le vétéran Bulgare Grigor Dimitrov a résisté longtemps aux canons de l’Australien Alexei Popyrin. Il s’est finalement incliné par 6-4, 6-7 (5) et 6-3 après une rixe de 2 h 38 min. On a longtemps cru que la septième tête de série mettrait fin au match dès le jeu décisif de la deuxième manche, mais il a été incapable de le faire.
Parmi les statistiques les plus impressionnantes du match, notons que Popyrin a résisté à 8 des 9 balles de bris qu’il s’est permis d’offrir à son adversaire. De son côté, Dimitrov a été brisé la seule fois qu’il s’est trouvé dans l’embarras.
Rublev poursuit son éclatante semaine
On ne sait jamais quel Andrey Rublev se retrouvera devant nous. Cette semaine à Montréal, il semble que ce soit celui des beaux jours. Contre l’Américain Brandon Nakashima, issu des qualifications, il faut dire, la 5e tête de série a été impériale.
Il n’a fallu que 63 minutes au rouquin pour disparaître dans les vestiaires après une victoire sans équivoque de 6-2 et 6-2. Comme Sinner, il n’a accordé aucune balle de bris à l’Américain de 23 ans, 52e joueur mondial. Il a lui-même dérobé 6 fois le service de son rival et marqué 59 points contre 37.
Une domination dont Rublev ne nous avait plus habitués depuis quelques mois !
L’Italien Matteo Arnaldi, lui, a profité de l’abandon de l’Espagnol Alejandro Davidovich Fokina en troisième manche. Après 2 h 34 min de jeu contraignant, l’Espagnol a jeté l’éponge à 0-3 dans la troisième manche, après que les belligérants eurent partagé les deux premières par 4-6 et 7-5 (5).
Enfin, le Norvégien Casper Ruud, qui devait affronter Sebastian Korda, a déclaré forfait pour cause de maladie.
Hurkacz l’emporte in extremis
Blessé gravement au genou le 9 juillet à Wimbledon et opéré par la suite, le Polonais Hubert Hurkacz effectuait samedi son grand retour au jeu sur le Court central de l’Omnium Banque Nationale présenté par Rogers.
Cette résurrection a été couronnée de succès puisqu’il a finalement eu le meilleur sur l’Australien Thanasi Kokkinakis dans un match interminable de 2 h 28 min
Si le genou du Polonais manquait un peu de souplesse et si la 4e tête de série était moins véloce qu’avant l’intervention chirurgicale, son service puissant ne l’avait pas abandonné. Une seule fois dans le match, il a cédé sa donne pour ne plus jamais le faire dans les deux dernières manches d’une bagarre conclue sur la marque de 4-6, 6-3 et 7-6(6).
Le jeu décisif a été longtemps irrésolu. Hurkacz a dû attendre à sa troisième balle de match pour voir ses efforts concrétisés.
Au cours de la rencontre, il a dominé avec 43 coups gagnants contre 29 pour l’Australien, non sans réussir 32 de ses 40 tentatives au filet.
Il s’agissait du quatrième duel entre les joueurs et le Polonais conserve une fiche parfaite de quatre victoires.
« Je ne savais même pas quand je pourrais jouer après Wimbledon. C’est une victoire que j’apprécie vraiment », a reconnu le Polonais.
Korda surprend Fritz
Le droitier français de 29 ans, Arthur Rinderknech, s’est lui aussi qualifié pour le troisième tour en matinée. Le 65e joueur mondial a causé une certaine surprise en disposant avec élégance de l’Italien de 22 ans, Flavio Cobolli, pourtant impressionnant depuis le début de la semaine montréalaise.
En 71 minutes de jeu, il a laissé l’Italien sur son appétit en le battant 6-3 et 6-2. Le vainqueur a renversé cinq fois le service de son rival et a marqué 57 points contre 39. Qui plus est, Cobolli a commis 18 fautes directes, souvent dans les moments importants de la rencontre. Rinderknech n’avait pas terminé sa journée puisque Hurkacz l’attendait un peu plus tard.
Surprise intéressante sur le Court numéro 9. L’Américain Taylor Fritz, neuvième tête d’affiche, n’est pas parvenu à se qualifier pour le troisième tour. Il a subi le couperet de son compatriote Sebastian Korda qui l’a battu par 6-4 et 7-6(4) en 1 h 38 min
Il s’agissait de la première victoire de Korda contre Fritz en trois affrontements.
La rencontre n’a permis qu’un seul bris de service qui a propulsé Korda vers le gain de la première manche. Il faut dire que le vainqueur a été particulièrement coriace au filet en réussissant 88 % de ses incursions. Il a terminé le match avec 80 points contre 74 pour la 9e tête de série.
Un dimanche pour tous les goûts
Que les amateurs de tennis se le tiennent pour dit : ils n’ont encore rien vu. En raison des trois séances de la semaine reportées par la pluie, il y aura ce qu’on pourrait qualifier de programme double dimanche.
Les activités commenceront dès 12 h 30 avec un match de double, mais le reste tient du prodige.
À 14 heures, les spectateurs auront droit à deux rencontres de quarts de finale en simple. Sur le Court central, Sebastian Korda, étonnant tombeur de Taylor Fritz, croisera le fer avec la 2e tête de série, l’Allemand Alexander Zverev, qui a fort bien paru cette semaine et qui est désormais le favori logique pour remporter son deuxième titre à Montréal.
Le vainqueur de ce match reviendra sur le terrain à 20 heures pour y disputer la deuxième demi-finale de la soirée.
À 14 heures également, sur le Court Rogers cette fois, Hubert Hurkacz, tête de série numéro 4 et rescapé d’une récente opération au genou, aura en face de lui l’Australien Alexei Popyrin, très allumé cette semaine.
À 17 heures, Matteo Arnaldi aura le douteux privilège d’affronter Andrey Rublev, 5e tête de série, qui a accédé au carré d’as en battant le numéro 1 mondial, Jannik Sinner.
Dans les moments de répit, un petit voyage sur le Court Rogers permettra à tout le monde d’apprécier des matchs de double.
Photo vedette par : Patrice Bériault