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Paul Rivard Blo...

RIVARD : LE GRAND DÉFI D’EMMA

Emma Raducanu, étonnante et éclatante championne des Internationaux des États-Unis de 2021, vient d’encaisser un autre coup dur. Et pour se relever, il lui faudra démontrer un courage et une détermination à côté desquels sa conquête d’un tournoi majeur semble presque dérisoire.

Avant même que ne débute l’important tournoi WTA 1000 de Madrid, la jeune Britannique a dû déclarer forfait en raison d’une blessure au poignet.

Une autre blessure. Un autre temps d’arrêt. Une autre déception.

Et… un autre défi. Celui de reconstruire son corps et, beaucoup plus important, de reconstruire son esprit.

Lire, ici, sa confiance.

Photo : Getty

Il fallait lire la retranscription de sa conférence de presse du 26 avril dernier. Comme le soulignait le journaliste Jose Morgado sur Twitter, l’adolescente a prononcé 58 mots – au total – sur les 16 questions posées. La plus longue réponse contenait 14 mots.

De toute évidence, elle en a marre. Emma n’en peut plus de rejouer dans le même film.

Car après l’été 2021 qui l’a vu surgir de nulle part pour devenir une des plus grandes vedettes (instantanées) de l’histoire du tennis, tout n’a été que défi après défi pour la talentueuse athlète.

Son émergence explosive, qui l’a vue passer du 338e au 23e échelon mondial en deux mois et demi, a fait vivre à l’adolescente l’ivresse du rêve sportif avant qu’un brutal réveil ne l’assaille en 2022 et 2023. Au cours des 19 derniers mois suivant son triomphe new-yorkais, elle a compilé un dossier de 23-26. Elle vient d’être éjectée du Top 100 de la WTA.

Ces situations me ramènent toujours au fameux slogan de la légendaire émission du réseau américain ABC, Wide World of Sports, dans les années 1970, alors qu’on y présentait les deux extrêmes, dans le parcours des athlètes de l’élite.

« L’excitation de la victoire et l’agonie de la défaite. »

Les mois qui ont suivi son triomphe aux Internationaux des États-Unis ont été beaucoup moins excitants entre les lignes blanches d’un court de tennis qu’au sein des différents médias nationaux et internationaux. Rappelez-vous l’avalanche de partenariats publicitaires qui l’ont ensevelie en raison de cet exploit et de la nouvelle notoriété qui en découlait.

Les entreprises faisaient la file pour s’associer à ce visage angélique qui, inconnu quelques semaines auparavant, venait de passer au travers de 10 adversaires sans céder une seule manche.

Photo : @emmaraducanu

Une étoile était née.

Mais, trop souvent, on ne voit pas l’importante – et implacable – clause qui semble inscrite à l’encre invisible au dos des dits contrats : l’obligation de livrer des résultats.

Et, dans le cas contraire, c’est l’apparition de vos deux pires ennemis sur un terrain de tennis : le doute et le stress. Si vous ajoutez à cette équation ce troisième ennemi qui vous guette presque à chaque coup de raquette ou chaque enjambée, la blessure, vous vous retrouvez avec une tempête parfaite. Et je ne vous parle pas de ces nombreux changements d’entraîneurs qui n’ont fait qu’empirer la situation.

Il y a quelques semaines, j’ai publié sur mon blogue de Tennis Canada les intéressantes réflexions de la Canadienne Dana Sinclair, une sommité internationale en matière de psychologie sportive.

Vous pourrez consulter ce texte ici.

La chute d’Emma Raducanu – car c’est bien de ça qu’il s’agit – est pénible à voir.

Les médias britanniques, particulièrement, sont impitoyables. Comme si on lui reprochait de ne pas avoir été à la hauteur de ce coup de foudre passionnel et de cette affection instantanée qui lui étaient transmis. Un peu plus et on lui reprocherait d’avoir gagné ce fameux tournoi new-yorkais et d’avoir accepté toutes ces lucratives ententes qui lui étaient offertes sur un plateau d’argent.

L’été dernier, le quotidien britannique The Sun avait publié la liste de ses avoirs, évalués à plus de huit millions de livres (13,5 millions en dollars canadiens) agrémentés d’une photo où, forcément, les entreprises de tennis étaient les plus modestes contributeurs.

Montage : the-Sun.com

Notez qu’il manquait Evian, Porsche et Vodaphone, dans ce montage, des entreprises qui ne sont pas de quelconques inconnues.

Comme le mentionne Mme Sinclair, dans le texte recommandé plus haut, ces habiletés qui ont permis à Raducanu de connaître cette précoce et féroce percée n’ont pas disparu comme par magie. Elles sont toujours là.

C’est à elle de retrouver l’état d’esprit

Plus facile à dire qu’à faire, il faut en convenir.

On ne peut que lui souhaiter de guérir, de retrouver le plaisir jouer et la concentration afin de justifier son superbe talent. Et ensuite, de trouver la paix et la force mentale qui lui permettront de faire face, cette fois, aux conséquences inévitables du succès retrouvé.

Afin que son triomphe du 11 septembre 2021 ne soit pas un cadeau empoisonné.

Depuis plusieurs mois déjà, témoins de ses difficultés, bien des amateurs ont lancé l’expression tristement connue « feu de paille » (one hit wonder) pour conclure qu’elle définira la joueuse dorénavant.

Par ailleurs, plusieurs internautes démontrent de l’empathie face à ce que traverse la jeune femme et croient qu’elle ne devra jamais regretter ce parcours de rêve, en 2021. Et que personne ne pourra lui enlever ce qu’elle a réalisé à Flushing Meadows.

Photo : AP

Et la plupart lui souhaitent, avec raison, de retrouver la santé et le plaisir de pratiquer son sport.

OBN 2023 : MOINS DE 100 JOURS

Photo : Paul Rivard

Dans moins de 100 jours, débutera l’Omnium Banque Nationale, respectivement à Montréal (WTA) et à Toronto (ATP).

Je rencontrerai bientôt la nouvelle directrice du tournoi, Valérie Tétreault, afin de faire le point sur l’état des préparatifs et sur les nouveautés organisationnelles et techniques.

La compétition, rappelons-le, comprendra 10 jours d’activités, dont les sept derniers consacrés aux matchs des tableaux principaux du simple et du double. Quant aux trois premiers, réservés aux qualifications et autres activités accessibles au public, je vous expliquerai pourquoi ils sont aussi importants que festifs pour tout amateur de tennis ou ceux qui ne demandent qu’à le devenir.

PHOTO SOUVENIR DE L’OBN

Photo : Paul Rivard

Les journées de travail (et de plaisir) sont longues pendant l’Omnium Banque Nationale.

Mais une ultime récompense attendant les bénévoles et les spectateurs qui quittent tardivement le complexe de tennis. Par beau temps, la traversée du parc Jarry, dans lequel se situe le Stade IGA, offre ce type de tableau bucolique et lénifiant après une chaude journée d’août, comme lors du 11 août 2022, vers 19 h 30.

Un « coin » paisible, dirait notre ami Donald, le canard.