Quel plaisir que celui d’avoir assisté à la victoire de Denis Shapovalov le 23 mars, à Miami ! S’il s’est arrêté au troisième tour face à Matteo Arnaldi (6-3, 7-6[7]), c’est sa victoire convaincante au tour précédent, face à Stefanos Tsitsipas, qui doit nous ravir.
D’abord et avant tout, parce que le gaucher blond jouait comme un certain Shapo lorsqu’il s’est hissé dans le Top 10 mondial, il y a trois ans. Puis, parce qu’il remportait une première victoire face à un joueur du Top 15 depuis octobre 2022 (T. Fritz, à Vienne). Enfin, ce qui parait fort bien également, parce qu’il venait de battre le Grec pour la quatrième fois en six matchs.
J’avais pourtant aimé ce que j’avais vu du joueur de Richmond Hill, en Ontario, à quelques reprises depuis le début de l’année.
Au niveau tennistique, bien sûr, alors que son revers de classe mondiale ressemble à l’arme à laquelle il nous avait habitués.
Mais aussi en raison de l’attitude, fort différente. Depuis qu’il est revenu au jeu après sa blessure au genou, il est beaucoup plus posé et retenu… moins démonstratif.
Un autre homme.
Lire aussi : Les surprises volent la vedette à Miami
Ce calme et ce contrôle, il les a affichés au début de la deuxième manche face à un Tsitsipas au service dans un jeu qui a duré 17 minutes et 58 secondes ! Avec, la clé, 8 balles de bris et 13 passages à égalité. Le Grec a finalement prévalu, mais j’ai aimé la maîtrise de Shapo qui s’est même permis de sourire à son clan, après une balle de bris perdue de justesse.
En fait, je n’ai vu qu’une seule marque de frustration, et c’était le 24 mars, alors qu’il avait laissé filer une chance de revenir face à Arnaldi. Et, assurément, parce qu’il commençait à y croire, à cette place en quart de finale alors que le chemin semblait accessible.
Classé 126e à l’ATP, avant le tournoi, peut-être réintégrera-t-il le Top 100 en 2024.
On le lui souhaite.
« C’est qui, c’gars-là ? »
Qui sera le prochain « inconnu » du tennis à devenir tout à coup… « connu » ?
Vous savez, je parle de ces athlètes, issus des qualifications (et dont très peu d’amateurs auront entendu parler), qui réussiront l’impensable en éliminant une des têtes de série d’un tournoi.
Le plus récent nom qui vient à l’esprit est celui de l’Italien Luca Nardi, 123e mondial. Au troisième tour, il a surpris le meneur du classement et gagnant de 24 titres de tournois du Grand Chelem, Novak Djokovic, 6-4, 3-6, 6-3. Certains affirmaient déjà qu’il s’agissait de la plus grande surprise (upset) de l’histoire du tennis.
Du calme.
Même si le principal intéressé a déclaré « C’est un miracle ! » après cet exploit, il y a eu des tas d’autres cas du genre au cours des dernières décennies. Bien sûr, je pourrais vous parler des défaites de Djokovic, Rafael Nadal et Roger Federer, lors des premiers tours de tournois majeurs — et certaines étaient carrément stupéfiantes —, mais je m’attarderai ici à la différence de places au classement entre la vedette et l’inconnu.
Comme on peut le constater, à ce chapitre, Nardi s’est hissé au quatrième rang dans la catégorie des tournois Masters 1000, au 21e siècle. Il y avait, en effet, un écart de 122 rangs entre lui et le Serbe.
Mais il y a déjà eu des victoires encore plus inattendues et notre compatriote Vasek Pospisil a l’honneur d’en revendiquer une. En 2017, à Indian Wells, il avait sorti le numéro un mondial de l’époque, Andy Murray, 6-4, 7-6(4), au 2e tour.
La relève n’y échappe pas. En 2023, Carlos Alcaraz occupait le deuxième rang mondial quand il s’est fait montrer la sortie par un Hongrois classé au 135e échelon. Au 2e tour, à Rome, l’Espagnol a été surpris 6-3 et 7-6(4) par Fabian Maroszan.
Lire aussi : James Blake parle de l’organisation de l’Open de Miami
Contrairement à d’autres, Maroszan semble y avoir pris goût.
À Shanghai, il a battu coup sur coup Alex de Minaur et Casper Ruud, respectivement 11e et et 9e à ce moment. Et à Miami, classé 57e, il a humilié le Danois Holger Rune (7e) en l’éliminant par 6-1 et 6-1, en 60 minutes.
Éclipse à la Coupe Davis
Ce superbe cliché a été réalisé le 3 février dernier lors de la rencontre de la Coupe Davis opposant la République de Corée à nos Canadiens, à Montréal.
Le photographe Dominick Gravel, de La Presse, a réussi à capter l’instant précis où la balle frappée par le Coréen Hong Seongchan passe devant le point sur le « i » de « Davis ».
Comme une parfaite… éclipse !
Les meilleurs joueurs de l’ATP seront de retour à Montréal cet été pour l’édition 2024 de l’Omnium Banque Nationale du 3 au 12 août, au Stade IGA. Les billets sont déjà en vente. Achetez les vôtres dès aujourd’hui !
Feature Photo : AP