Ce n’est un secret pour personne que les Américains adorent jouer au nord de la frontière. La proximité de leur pays natal, combinée aux conditions favorables des terrains de surface dure pour les gros cogneurs, a fait de l’Omnium Banque Nationale présenté par Rogers une étape incontournable avant les Internationaux des États-Unis.
Vendredi soir au Sobeys Stadium, les deux Américains les mieux classés de l’ATP Tour ont clairement affiché leurs intentions de prolonger leur séjour à Toronto, mais ils ont emprunté des chemins différents pour se qualifier pour les huitièmes de finale.
Exactement 30 jours après leur match palpitant de cinq manches à Wimbledon, Taylor Fritz (2e) a gâché le retour au pays de Gabriel Diallo (27e) en éliminant le dernier Canadien en lice par la marque de 6-4 et 6-2. Alors que minuit approchait, Ben Shelton (4e) portait sa fiche à 5-0 contre son compatriote Brandon Nakashima grâce à une victoire de 6-7(8), 6-2 et 7-6(5).
Après avoir disputé deux manches serrées contre l’Espagnol Roberto Carballes Baena au deuxième tour, Fritz voulait trouver ses marques le plus rapidement possible. Le quatrième mondial a brisé Diallo dès le premier jeu du match et n’a jamais vraiment regardé en arrière. Après avoir repoussé la seule balle de bris à laquelle il a fait face durant le match au huitième jeu, puis avoir facilement remporté la première manche, Fritz a ravi le service du Canadien lors du troisième jeu du deuxième acte, utilisant la constance de ses coups de fond pour neutraliser la puissance de Diallo.
Au total, Fritz a remporté 23 de ses 26 points (88 %) sur son premier service et n’a perdu que trois points sur ses jeux de service au cours du deuxième engagement.
« J’ai bien joué en fond de terrain, en frappant des coups droits profonds, a analysé Fritz après sa victoire qui lui a permis d’accéder au quatrième tour où il affrontera le Tchèque Jiri Lehecka. Je ne pense pas lui avoir donné beaucoup de points gratuits en fond de terrain. Je ne l’ai pas fait non plus [lors de notre première rencontre] à Wimbledon, mais je pense qu’ici, il est beaucoup plus facile de rater la balle et de commettre des erreurs. J’ai donc été solide. Il a commencé le match en jouant de manière relâchée, ce qui m’a beaucoup aidé. J’ai brisé dès le début et j’ai réussi à conserver mon service et à ne pas le laisser revenir dans la manche. »
Fritz était largement favori avant ce match du troisième tour, mais une partie de lui était prête à affronter l’ire des amateurs canadiens, car il se trouvait en territoire ennemi. « Pour être honnête, j’ai trouvé le public très modéré — enfin, modéré n’est peut-être pas le mot juste. Ils ont simplement été très gentils avec moi, même si j’affrontais le dernier joueur canadien en lice. Je m’attendais à un peu plus d’hostilité, mais je suppose que tout le monde est simplement très gentil, a mentionné Fritz en riant. J’ai connu pire, donc je suis toujours prêt à affronter le pire. »
Après avoir poussé Fritz dans ses derniers retranchements au All-England Club le mois dernier, Diallo espérait réutiliser la même stratégie agressive afin d’obtenir un résultat différent. Mais le Montréalais n’a jamais semblé vraiment à l’aise sur son service, même lorsqu’il menait. Lors de la conférence de presse d’après-match, il n’a pas tardé à exprimer sa déception.
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« J’ai l’impression d’avoir déçu beaucoup de gens aujourd’hui. Je n’ai pas vraiment eu de chance sur le terrain, je n’ai pas eu l’occasion de faire vibrer le public. Ce n’est tout simplement pas le genre de match que l’on espère disputer en tant que compétiteur, honnêtement, a-t-il confié. Je l’ai en quelque sorte laissé me malmener sur le court aujourd’hui, et ce n’est pas agréable. Je vais devoir prendre le temps de réfléchir, de regarder la vidéo et de m’améliorer à partir de là. »
Environ une heure après sa défaite, Diallo avait suffisamment de recul pour reconnaître ce qui distingue les meilleurs joueurs du reste du peloton. « Je pense que la clé est de vraiment jouer sur le pied avant, a-t-il expliqué. Contre un joueur comme lui, celui qui peut jouer plus près de la ligne de fond et dicter le jeu obtiendra généralement le résultat souhaité. Nous sommes tous les deux des joueurs qui aimons frapper et dicter le jeu avec notre coup droit, et aujourd’hui, il a fait un bien meilleur travail que moi. Il a su s’imposer, créer des occasions, me faire perdre mon service et placer ses services là où il le fallait. Je pense qu’aujourd’hui, j’ai compris ce qu’il fallait faire pour vraiment battre ces joueurs. »
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Si Fritz a fait preuve d’une grande maîtrise et s’est aisément qualifié pour la deuxième semaine de l’Omnium Banque Nationale, Shelton a dû emprunter un chemin plus sinueux. Après avoir laissé filer le jeu décisif de la première manche, le numéro deux américain s’est rapidement ressaisi et a continué à utiliser son premier service puissant — qui atteignait régulièrement 220 à 230 km/h au radar — pour prendre l’avantage dans chacun de ses jeux de service. Shelton a eu besoin de cinq balles de match — deux à 5-4 dans le troisième acte, trois dans le jeu décisif — pour finalement franchir la ligne d’arrivée et sceller la victoire avec son 19e ace.
« C’est difficile, et c’est certainement quelque chose à quoi j’ai pensé, surtout parce que je contrôle un peu ma destinée, n’est-ce pas ?, a mentionné Shelton à propos de ses deux premières balles de match, où il avait une réelle chance d’attaquer sur les deuxièmes services. J’ai mis l’un des deux retours en jeu. J’ai raté des coups droits sur les balles de match. Mais ce n’est pas facile dans une soirée comme celle-ci, où il y a du vent, où l’adversaire sert bien et où l’on sait que les occasions sont rares. Donc, avoir réussi à conserver mon service après cela, me mettre en position d’aller au jeu décisif et me donner une chance de gagner, puis y parvenir à la fin, ça a été énorme pour moi. »
« Je pense que nous avons bien joué. C’était un match de très grande qualité. Il y a beaucoup de points positifs à retenir, a ajouté Shelton. Donc, chaque fois que tu disputes un match aussi serré, il y a des points positifs et des points négatifs. Si tu ne joues pas bien, au moins tu ressens cette tension, cette nervosité, cette pression. Mais quand tu joues bien et que tu remportes un match comme celui-ci, c’est encore mieux. »
En ce long week-end, de nombreux amateurs sont restés pour voir Shelton affronter Nakashima. Alors que le dernier acte entre les deux Américains commençait à s’intensifier, les spectateurs sont devenus de plus en plus bruyants dans leurs encouragements, surtout pour Shelton.
« Je trouve que c’est un stade incroyable. C’est vraiment génial d’avoir joué mon premier match à 12 h 30 et mon dernier match s’est terminé à 23 h 30. J’ai trouvé que le public était formidable dans les deux cas, a mentionné Shelton à propos de l’énergie qui règne sur le Court central, où il a affronté Carlos Alcaraz pour la première fois il y a deux ans. Les gens prennent congé ou s’absentent du travail pour venir assister aux matchs, ou passent leur vendredi soir ici, ce qui est super et que j’apprécie vraiment. »
Les meilleurs joueurs de l’ATP seront de retour à Toronto cet été dans le cadre de l’Omnium Banque Nationale présenté par Rogers, du 26 juillet au 7 août, au Sobeys Stadium. Achetez vos billets dès aujourd’hui !
Photo Vedette : Geoff Robins