À moins de 100 jours du retour de la crème du tennis féminin au Stade IGA pour l’Omnium Banque Nationale présenté par Rogers du 26 juillet au 7 août, nous nous sommes entretenus avec la directrice du tournoi, Valérie Tétréault.
Elle a abordé un large éventail de sujets, notamment la domination d’Aryna Sabalenka, l’émergence de Mirra Andreeva, le retour de Bianca Andreescu, l’expérience culinaire redéfinie du tournoi pour 2025, et bien plus encore.
*L’entrevue suivante a été révisée uniquement pour des raisons de clarté et de fluidité.
Tennis Canada : Vous revenez de Madrid où vous avez participé à des réunions de la WTA et avez assisté à l’Open Mutua. Quels ont été les points forts de ce voyage ?
Valérie Tétreault : C’était une belle semaine au tournoi de Madrid. L’ATP et la WTA y ont organisé leurs rencontres pour la deuxième année consécutive. Normalement, il y a deux moments clés dans l’année où se tiennent plusieurs rencontres pour les directeurs de tournoi du monde entier. Soit justement à Madrid et après les Internationaux des États-Unis. Je dirais que ça bouge beaucoup en ce moment, il se passe plein de choses sur la planète tennis, donc plusieurs mises à jour importantes et intéressantes autant du côté de la WTA que de l’ATP. C’est toujours intéressant d’être là-bas et de bâtir des relations, de parler à des gens qui organisent d’autres tournois ailleurs. C’est toujours l’occasion d’aller chercher de nouvelles idées ou certaines choses qu’on pense qui pourrait bien fonctionner ici, donc je te dirais que c’est du temps bien investi. Malheureusement, cette année, je n’ai pas eu beaucoup de temps pour aller sur le site et assister au tournoi. Mais j’ai suivi avec intérêt l’annonce concernant leur deuxième terrain de match et ce qui s’en vient. On parle d’un stade de 8 000 places. Pendant ce temps, nous continuons de travailler sur notre étude de faisabilité pour le projet de modernisation du Stade IGA.
T.C. : Nous avons récemment annoncé nos nouveaux traiteurs pour l’édition 2025 de l’Omnium Banque Nationale. Quelle sera l’importance d’une nouvelle offre de restauration dans le cadre de la programmation des 12 jours du tournoi et de la nouvelle identité de la marque de notre terrain de jeu ?
V.T. : Pour moi, lorsqu’on parle d’expérience client, il y a évidemment une partie qui est surtout concentrée sur le tennis, donc sur ce qui se passe sur les terrains. Ensuite, il y a l’autre partie qui est ce qui se passe sur le site. Je dirais que l’expérience alimentaire y est pour beaucoup dans l’amélioration de l’expérience client. La particularité des tournois de tennis par rapport à d’autres sports, c’est que les gens passent de nombreuses heures sur le site de l’Omnium Banque Nationale. Ce qui veut dire que, forcément, à un moment donné, ils auront faim et soif, et ils voudront se sustenter sur le site ; cela fait donc vraiment partie de leur expérience. J’aime dire qu’à l’OBN, on est des créateurs de souvenirs et je pense qu’on est tous d’accord que dans la vie, la plupart des souvenirs que l’on chérit, on est dans le partage. Souvent c’est associé à quelque chose qu’on a mangé et donc, pour moi c’est un volet important. Et je pense que le moment était bien choisi, car nous entrons dans une nouvelle ère pour l’OBN, nous voulions redéfinir l’expérience et c’est ce que nous faisons. Les menus seront totalement différents. Nous faisons affaire avec trois nouveaux traiteurs qui ont leurs propres spécialités. Sodexo Live possède une grande expertise, car il est présent dans la plupart des grands tournois, y compris à Roland-Garros, aux Internationaux d’Australie, à Indian Wells. Je suis emballée, car cela permettra de proposer de nouvelles offres que les gens vont aimer.

T.C. : En ce qui concerne la programmation, nous avons également annoncé récemment certaines activités qui seront organisées sur le site du tournoi cette année. Qu’est-ce qui vous enthousiasme le plus ?
V.T. : Beaucoup de choses m’emballent dans la programmation ! C’est plaisant, car j’ai l’impression que nous sommes dans la nouveauté cette année. Nous sommes loin de faire un copier-coller. Cela signifie beaucoup de travail, mais c’est aussi très motivant.
Je dirais que la première chose qui m’emballe le plus est le nouveau format, qui nous permet de créer un deuxième week-end de programmation. On connait le beau succès du Week-end de la famille, qui a pour but de rendre le tennis plus accessible aux familles, de donner l’occasion aux gens qui n’ont jamais eu un lien avec le tennis de le faire dans le cadre de ce week-end. Nous voulions créer une nouvelle expérience dans le cadre de notre deuxième week-end, mais toujours dans l’objectif de rendre le tennis plus accessible. Nous aurons donc le Tennis FEST. Le but est de présenter aux gens le tennis sous toutes ses formes, en proposant des expériences culinaires intéressantes et en créant une ambiance festive sur le site. Un gros party dans le cadre du tennis à Montréal !
LIRE : Les forces en présence de la WTA : Ces aspirantes qui veulent détrôner Swiatek à Roland-Garros
L’autre activité dont je voudrais parler c’est la conférence HORS PAIR sur l’équité des genres dans le sport. Cela fait déjà quelques années qu’elle existe à Toronto, mais cette année, elle aura également lieu à Montréal la journée des demi-finales. Nous travaillons à confirmer les panélistes, mais je pense que ce sera assez unique comme conférence dans ce qui se fait à Montréal présentement. Le sport féminin est en plein essor et notre but est de démontrer qu’en collaborant, nous pouvons donner au sport féminin la place qui lui revient. Je pense que ce sera l’occasion de rassembler et d’inspirer tous les intervenants.
T.C. : Nous sommes à moins de 100 jours du début du tournoi. Comment se déroulent les préparatifs ?
V.T. : C’est sûr qu’à cette étape, la nervosité monte un peu et l’intensité aussi. On ressent un peu plus l’urgence de prendre des décisions et de commencer à exécuter. L’ambiance est plaisante au bureau parce que c’est la période où on accueille plusieurs employés qui viennent nous aider pendant l’été. Les préparatifs vont bon train. Je pense que tout commence à se mettre en place, la vente de billets va très bien aussi. Plus on avance, plus j’ai vraiment l’impression que le tournoi de 2025 va être spécial, et je suis convaincue que, dans 20 ans, quand on va penser aux moments marquants du tournoi, l’année 2025 en fera partie.

T.C. : Aryna Sabalenka s’est imposée comme la meilleure joueuse du monde à l’heure actuelle. Sans compter qu’elle est populaire partout où elle va, y compris à Montréal. Qu’est-ce qui fait d’elle une si bonne ambassadrice du tennis féminin ?
V.T. : Cela fait déjà quelques années que nous la suivons. Je pense qu’elle a trouvé une manière de canaliser toute cette énergie pour aller chercher cette constance qui lui manquait au début de sa carrière. Aryna est impressionnante. On a l’impression que chaque semaine, c’est elle qui doit être la favorite, peu importe la surface, pour remporter un tournoi. Je pense que sa cote de popularité vient du fait qu’elle est authentique sur le terrain. On aime voir les émotions, elle a énormément de puissance, il y a une curiosité de voir ça. Je pense que les gens apprécient sa personnalité au-delà de ses performances. Elle est drôle, elle est capable d’apporter une autre saveur et sa propre couleur au tennis. Il y a plusieurs jeunes joueuses qui idolâtrent Aryna Sabalenka. Ça commence à me rappeler les années de Maria Sharapova.
T.C. : Mirra Andreeva a officiellement fait sa place. Qu’est-ce qui vous impressionne le plus chez elle ?
V.T. : C’est incroyable de voir aller Mirra Andreeva depuis le début de l’année. Cela fait quelque temps qu’on l’a identifié comme une, sinon le plus grand espoir du circuit de la WTA. Je pense qu’on peut dire que ce n’est plus la joueuse de demain, c’est la joueuse d’aujourd’hui. J’ai l’impression qu’elle éprouve énormément de plaisir à faire ce qu’elle fait et ça se ressent. Quand on la regarde, on a le sourire aux lèvres. Pour son âge, elle a déjà une grande maturité qui lui permet de gérer la pression et les émotions dans les moments importants. C’est tôt, mais c’est ce qui me fait dire qu’elle est là pour longtemps. Dans son cas, j’ai l’impression qu’elle a vraiment l’allure d’une championne. Son sens du jeu aussi. Oui, elle est capable d’une belle puissance, mais elle a une belle lecture du jeu, elle sait comment faire évoluer sa stratégie selon l’adversaire devant elle. Tout ça alors qu’elle vient tout juste d’avoir 18 ans. C’est évident que s’il y en a une que j’ai particulièrement hâte de voir évoluer à Montréal, c’est bien Mirra Andreeva.
T.C. : Lors de notre dernière conversation, nous avons parlé des Canadiennes en pleine ascension qui se font un nom sur les circuits professionnels. Cette fois, j’aimerais que vous nous parliez d’une joueuse que tout le monde connaît : Bianca Andreescu. Elle a entrepris son retour sur la terre battue et elle compte déjà un titre de double. Quelle importance revêt le retour d’une Bianca en santé, tant pour la WTA que pour l’OBN ?
V.T. : Je suis soulagée et très heureuse de voir Bianca Andreescu de retour sur le terrain. On sait à quel point cela a été compliqué pour elle ces dernières années, en fait, depuis cette année incroyable en 2019. Malheureusement, elle a été un peu freinée par la pandémie et ensuite par de nombreuses blessures. Reste que, chaque fois qu’elle effectuait un retour, c’est impressionnant de voir à quel point elle retrouvait son rythme rapidement. Je suis persuadée qu’aucune tête de série ne souhaite avoir Bianca dans sa partie du tableau, parce qu’elle reste une adversaire redoutable.
C’est une bonne nouvelle pour le tennis canadien. Elle est devenue la première joueuse à remporter un titre en simple dans un tournoi du Grand Chelem. Elle a donc grandement contribué à l’histoire du tennis canadien et je pense qu’elle peut encore en faire beaucoup. Elle est un beau modèle pour plusieurs jeunes joueuses. Pour la WTA, Bianca était quelqu’un qui attirait les regards. Je pense que plusieurs prenaient du plaisir à la voir jouer. Elle est spectaculaire à regarder, elle a beaucoup d’outils dans son sac. Ce n’est donc que du positif si on peut retrouver une Bianca Andreescu en pleine forme. C’est d’ailleurs la première chose que je lui souhaite pour pouvoir, à partir de maintenant, connaître une saison complète. J’ai envie de dire, particulièrement pour le tournoi de Montréal, que j’aimerais qu’elle puisse créer de nouveaux souvenirs et des souvenirs plus positifs. Parce qu’on se rappelle que la dernière fois qu’elle est venue ici, elle s’était blessée et s’en est suivi une assez longue pause. Elle a déjà gagné le tournoi au Canada, mais c’était à Toronto. J’ai hâte de voir quel élan elle pourra prendre avant d’arriver à Montréal. Elle connaît très bien le Stade IGA pour s’être déjà entraînée. Je pense que les Montréalais auront hâte de la retrouver et qu’ils seront derrière elle.