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Montréal: 26 juillet 2025 - 7 août 2025
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Toronto: 26 juillet 2025 - 7 août 2025
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Les Canadiennes volent la vedette en double à Toronto

Cette année, l’Omnium Banque Nationale présenté par Rogers n’a pas été tendre envers les Canadiens en simple. En effet, les huit athlètes du pays en action à Toronto et à Montréal ont été éliminés avant les huitièmes de finale.

Les amateurs de tennis canadiens ont toutefois pu se régaler grâce au tableau du double féminin, puisque trois des huit équipes en quart de finale comprenaient au moins une joueuse canadienne, et que samedi, la présence d’une représentante de l’Unifolié était assurée de prendre part à la finale.

Gabriela Dabrowski et Erin Routliffe

L’an dernier, après avoir perdu au premier tour de Wimbledon, Gabriela Dabrowski s’est trouvée à la croisée des chemins : voulait-elle faire équipe avec une autre spécialiste du double ou prendre le risque de s’associer à une joueuse de simple qui pourrait décider d’accorder la priorité à sa propre carrière plutôt qu’à leur partenariat ?

Finalement, la native d’Ottawa a opté pour la première solution. Elle est entrée en contact avec Erin Routliffe, une Néo-Zélandaise qui a grandi au Canada et l’a représenté à un moment donné, et a constaté qu’elles avaient les mêmes objectifs et les mêmes valeurs.

« Lorsque j’étais moins bien classée, je la regardais aller et je me disais que j’aimerais jouer avec elle ; elle faisait partie de mes partenaires de rêve. Puis, quand elle a laissé sa partenaire, je lui ai fait part de mon désir de faire équipe avec elle, s’est souvenue Routliffe en riant. En fin de compte, cela a été bénéfique pour nous deux. »

Bien qu’elles admettent toutes les deux qu’elles doivent encore travailler la communication, Dabrowski et Routliffe ont connu un succès immédiat. En effet, quelques semaines après avoir disputé leur premier tournoi à l’Omnium Banque Nationale, elles ont été couronnées championnes des Internationaux des États-Unis.

L’automne dernier, elles ont remporté le tournoi de Zhengzhou et atteint la finale d’une épreuve de catégorie 1000 à Guadalajara — des résultats impressionnants qui leur ont permis de se qualifier pour les Finales de la WTA à Cancún. Cette année, elles ont conquis le titre à Nottingham, étaient finalistes à Wimbledon, Miami et Eastbourne, et ont atteint le carré d’as aux Internationaux d’Australie et à Dubaï.

« Le fait de se présenter à chaque entraînement et à chaque match avec l’esprit le plus ouvert possible nous a assurément aidées, a mentionné Dabrowski à propos de la clé de leur succès. Nous sommes entourées de personnes vraiment extraordinaires qui nous ont guidées dans cette voie. C’est vraiment difficile de le faire seules. Tout est une courbe d’apprentissage.

« Nous sommes une équipe agressive, nous aimons jouer à notre façon, faire beaucoup de premiers services, a ajouté Routliffe. Gaby est incroyable au filet. Je pense que je suis probablement plus à l’aise en fond de terrain, mais j’essaie de jouer au filet. Ensemble, nous essayons d’intimider les joueuses, d’intimider les équipes, juste avec notre positionnement sur le terrain. »

Dabrowski et Routliffe, qui participaient à leur premier tournoi sur surface dure depuis mars — et qui ont ressenti la pression de jouer au Canada —, ont admis avoir eu du mal à trouver leurs marques. À leurs deux premières rencontres, elles ont dû disputer des supers jeux décisifs, mais elles se sont améliorées au fil de la semaine. Même si elles ont perdu en finale contre les troisièmes têtes de série, Caroline Dolehide et Desirae Krawczyk, elles sont confiantes pour la défense de leur titre à Flushing Meadows.

« C’est en grande partie grâce à notre énergie et à l’ambiance qui règne entre nous qu’on parvient à donner le meilleur de vous-mêmes dans les moments les plus difficiles, a expliqué Routliffe. Parce qu’avec le format de pointage sans avantage, quand on arrive à égalité, ce sont des moments cruciaux qu’il faut bien gérer, et je pense qu’on réussit bien à ce chapitre. »

Leylah et Bianca Fernandez

Leylah et Bianca Fernandez ont eu deux parcours différents au tennis — Leylah s’est révélée à l’adolescence et a atteint la finale des Internationaux des États-Unis en 2021, tandis que Bianca a décidé de jouer au tennis universitaire à l’UCLA — mais les deux sœurs soutiendront qu’elles sont les deux moitiés d’un même tout. En fait, Jorge, leur père et entraîneur, leur a appris à jouer de la même manière, même si Leylah est gauchère et Bianca droitière.

Deux ans après avoir fait leurs débuts à l’Omnium Banque Nationale, les Fernandez ont reçu un autre laissez-passer pour le tableau du double. Malgré leur relative inexpérience, les sœurs se sont battues, éliminant les cinquièmes têtes de série Demi Schurrs et Luisa Stefani, Catherine Harrison et Ashlyn Krueger, ainsi que Kristina Mladenovic et Zhang Shuai, avant de s’incliner en demi-finale face aux favorites Dabrowski et Routliffe.

Les sœurs Fernandez « sont fougueuses, elles prennent la balle tôt, ce qui réduit le temps de réaction de leurs adversaires. C’est pourquoi il est difficile de jouer contre elles, a admis Dabrowski après leur duel en demi-finale. Nous le savions avant le match, nous étions prêtes pour ça… Il y avait aussi un élément de surprise cette semaine, car peu de joueuses connaissaient Bianca. »

De leur propre admission, la dernière fois qu’elles ont participé à ce tournoi, les Fernandez n’avaient pas profité de l’expérience autant qu’elles l’avaient espéré, en grande partie à cause de la pression qu’elles s’étaient imposée. Mais cette fois-ci, elles ont tenu à s’amuser. « Nous sommes honnêtes l’une envers l’autre quand on en a besoin, et quand nous avons besoin de nous remonter le moral, nous savons quoi dire parce que nous sommes ensemble depuis toujours », a expliqué Bianca.

Lire aussi : Fernandez devra patienter pour soulever son premier titre de double

« Comme je ne l’ai pas vue depuis longtemps, le fait de partager le terrain avec elle, d’être dans le même périmètre qu’elle et de pouvoir parler, dire des bêtises à propos de n’importe quoi, se moquer l’une de l’autre, c’est amusant, a raconté Leylah. C’est quelque chose qui m’a manqué tout au long de l’année, quelque chose que je chéris. [Ce sont des moments qui, je le sais, feront partie de mes meilleurs souvenirs. »

Un de ces moments est survenu au milieu du tournoi de cette année. Quelques heures à peine après la défaite de Leylah contre Krueger au deuxième tour du simple, Leylah et Bianca se sont mesurées à Krueger et Harrison sur le Court 1. Leylah, qui avait encore du mal à digérer la déception de sa défaite, a laissé Bianca prendre les choses en main. Non seulement a-t-elle élevé son propre niveau, mais elle a également contribué à ramener sa sœur dans le moment présent pour remporter une victoire en trois manches.

Photo : Gyles Dias

« Elle est très honnête et très directe. Parfois, elle sait exactement ce qu’il faut me dire pour me sortir de ma torpeur. Elle n’a qu’à me dire un mot ou deux pour me redonner confiance pour le point suivant, mentionnait Leylah. Parce qu’elle me connaît si bien, elle sait ce qu’il faut me dire pour me calmer. »

« Nous avons toutes les deux des personnalités différentes, mais qui s’équilibrent l’une l’autre, a ajouté Bianca. Elle a toujours été une personne très positive, alors quand j’ai besoin de positivité, elle est là. Tout comme elle a eu besoin d’être confrontée à la réalité à un moment donné, j’étais là. »

Les sœurs Fernandez ont déjà fixé un objectif ambitieux : se qualifier en double pour les Jeux olympiques de 2028 de Los Angeles.

Ariana Arseneault et Mia Kupres

Cette année, Ariana Arseneault et Mia Kupres ont toutes deux franchi des étapes importantes. Arseneault, de Richmond Hill, en Ontario, a récemment conclu sa carrière dans la NCAA en obtenant son diplôme de l’université Auburn. Quant à Kupres, d’Edmonton, elle vient de terminer sa deuxième année à Texas A&M, et a aidé son équipe à conquérir son premier titre de la NCAA.

Ensemble, les deux amies ont également progressé sur le circuit professionnel. Plus tôt cet été, à leur début en tant qu’équipe, Arseneault et Kupres ont remporté le tournoi ITF W75 de Granby, au Québec, en ne concédant qu’une seule manche. Leurs efforts ont été récompensés par un laissez-passer pour le tableau du double de l’Omnium Banque Nationale, où elles ont atteint les quarts de finale.

Photo : Gyles Dias

« Nous avons toutes les deux de très bons services et nous sommes actives au filet, ce qui nous donne un certain avantage. Et nos deux énergies se complètent très bien, a commenté Arseneault. Nous nous rendons mutuellement des comptes, ce qui est très important en double, et je pense que nous y parvenons très bien. »

Après avoir comblé un écart d’une manche pour venir à bout des sixièmes têtes de série, Ulrikke Eikeri et Ellen Perez, puis bénéficié du forfait d’Anna Dalinina et de Marie Bouzkova, Arseneault et Kupres ont croisé le fer avec Dabrowski et Routliffe, favorites de l’épreuve. Les deux jeunes Canadiennes ont donné du fil à retordre aux finalistes de Wimbledon et ont remporté la manche initiale. Cependant, l’expérience des favorites a prévalu sur les jeunes Canadiennes qui ont grandi en admirant Dabrowski.

« Pour moi, elle a toujours été l’image d’une joueuse de double de haut niveau, parce qu’elle était la joueuse de double canadienne la plus connue, a expliqué Kupres à propos de Dabrowski. Elle a participé à la Coupe [Billie Jean King] tant de fois et vient de remporter une médaille aux Jeux olympiques. Jouer contre elle a été une expérience formidable et nous avons eu un match compétitif. Nous pouvons donc être fières. »

Pour Dabrowski, la joueuse canadienne de double la plus titrée de tous les temps, le fait que ses compatriotes deviennent déjà aussi compétitives en double qu’elles l’ont été en simple est un signe évident que les associations de tennis doivent continuer à investir davantage dans la croissance du double.

« J’ai l’impression qu’il y a plusieurs années, la fédération n’aurait pas choisi d’accorder un laissez-passer à des joueuses universitaires pour le double, et je suis donc très heureuse qu’elle ait pris cette décision, a commenté Dabrowski. Je pense que cela crée un précédent pour l’avenir, que le fait d’avoir une carrière universitaire puisse être gage de succès en simple ou en double après, et même pendant. »

Photo Vedette : Gyles Dias