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Le roi du Canada : Retour sur les cinq titres de Rafael Nadal à l’Omnium Banque Nationale

Rafael Nadal est peut-être le roi de la terre battue, mais il faut se méfier de lui sur toutes les surfaces. Et lorsqu’il s’agit de surfaces dures, c’est au Canada que cette affirmation est la plus vraie.

Au cours de sa carrière légendaire, qui s’achèvera en novembre après les Finales de la Coupe Davis, le taureau de Majorque a remporté 25 titres sur surface dure. Cinq d’entre eux ont été conquis au Canada, soit 20 % de son total sur cette surface. C’est à l’Omnium Banque Nationale qu’il a été le plus prolifique.

C’est non seulement le tournoi qu’il a remporté le plus souvent au cours de sa carrière, mais aussi la seule épreuve sur une surface autre que la terre battue qu’il ait défendue avec succès. Il est le joueur, homme ou femme, qui a remporté le plus de victoires au Canada au 21e siècle.

Pendant que le monde du sport célèbre l’un des plus grands athlètes de tous les temps, revenons sur ses cinq triomphes chez nous.

2005 – Montréal

  • Tête de série : 1re
  • Finale : il bat Andre Agassi (4e) 6-3, 4-6 et 6-2
  • Têtes de série vaincues : 2
  • Manches perdues : 2
  • Jeux perdus : 47

Nadal a fait ses débuts au Canada en 2004, à Toronto, alors qu’il occupait le 62e rang mondial. Il avait perdu au premier tour contre Lleyton Hewitt, double champion de tournois du Grand Chelem. À son retour au Canada l’année suivante, il était le favori du tableau et sa feuille de route comptait déjà la couronne d’un tournoi majeur.

Bien qu’il eût déjà remporté huit titres en 2025 (neuf au total dans sa carrière), il n’avait triomphé que sur la terre battue.

Il a survécu au premier tour contre son compatriote majorquin et futur entraîneur Carlos Moja avant de trouver son rythme de croisière. Nadal n’a perdu que 15 jeux lors de ses trois matchs suivants et a battu Paul-Henri Mathieu en deux manches pour se qualifier pour la finale.

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De l’autre côté du filet se tenait l’un des plus grands joueurs de tennis sur surface dure de tous les temps, le légendaire Andre Agassi. Un beau défi pour un jeune qui tente de mettre la main sur son premier trophée sur cette surface.

Photo : AP

Toutefois, Nadal a bien répondu et a prouvé qu’il était plus qu’un spécialiste de terre battue, remportant cette bataille en trois manches sur ce qui n’était pas sa surface de prédilection.

2008 – Toronto

  • Tête de série : 2e
  • Finale : il bat Nicolas Kiefer 6-3 et 6-2
  • Têtes de série vaincues : 2
  • Manche perdue : 1
  • Jeux perdus : 38

En juillet 2008, Nadal s’est présenté à Toronto sur une séquence victorieuse de 24 matchs et participait à son premier tournoi depuis sa victoire historique à Wimbledon, lors de laquelle il avait eu raison de Roger Federer dans ce qui est largement considéré comme le plus grand match de tennis de tous les temps.

Un changement de surface n’a guère ralenti l’Espagnol. Son seul accroc cette semaine-là est survenu en quarts de finale lorsque Richard Gasquet a remporté le jeu décisif de la première manche 14-12, mais Nadal s’est rapidement ressaisi pour remporter les deux manches suivantes 6-2 et 6-1.

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Après avoir éliminé Andy Murray en deux manches, le Majorquin a facilement eu raison de Nicolas Kiefer pour conquérir sa deuxième couronne au Canada. Il devenait ainsi le premier homme du XXIe siècle et le seul joueur actif à avoir gagné le titre canadien à Montréal et à Toronto.

Le triomphe a également prolongé sa séquence victorieuse à 29 matchs. Il a poursuivi jusqu’à 32 avant de tomber au carré d’as de Cincinnati la semaine suivante. Cette séquence avait commencé sur l’argile de Hambourg, et s’était poursuivie sur le gazon avant la saison sur le ciment.

Au moment où Nadal prendra sa retraite à l’automne 2024, il s’agit toujours de la plus longue série de victoires sur trois surfaces (avec un minimum de huit victoires par surface) de l’histoire du tennis masculin.

2013 – Montréal

  • Tête de série : 4e
  • Finale : il bat Milos Raonic (11e) 6-2 et 6-2
  • Têtes de série vaincues : 3
  • Manche perdue : 1
  • Jeux perdus : 38

L’année 2013 a sans doute été la meilleure saison de Nadal, et elle a certainement été son apogée sur surface dure. Il a remporté ses 26 premiers matchs de l’année sur cette surface, ne subissant aucune défaite avant le mois d’octobre. Il a ainsi remporté ses quatre premiers tournois sur ciment, tous du Circuit Masters 1000 ou du Grand Chelem, dont son deuxième à Montréal.

Nadal s’est présenté à l’Omnium Banque Nationale après avoir raté la finale d’un tournoi pour la première fois en 2013 lors de son épreuve précédente (il avait pris part au match de championnat lors de ses neuf premiers tournois de l’année, remportant sept d’entre eux). Il a prouvé que sa défaite au premier tour à Wimbledon n’était qu’un accident de parcours en prenant d’assaut le tableau au Canada.

Il n’a perdu qu’une seule manche, et sur les 11 qu’il a disputées au cours de la semaine, il n’a perdu que deux jeux ou moins dans cinq d’entre elles.

Son seul véritable test est survenu en demi-finale contre le numéro un mondial Novak Djokovic et a donné lieu à l’un des plus grands matchs de l’histoire de l’Omnium Banque Nationale. Le Serbe a remporté la deuxième manche, la seule que Nadal ait perdue au cours du tournoi, et le match s’est terminé au jeu décisif du troisième acte. Alors que la tension était à son comble, Nadal s’est montré à la hauteur, dominant le jeu décisif et signant une victoire éclatante aux dépens de son rival.

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Lors du match ultime, Nadal a joué les trouble-fête pour les amateurs canadiens en battant Milos Raonic en deux manches. L’Espagnol a offert une leçon de retours en brisant quatre fois l’un des meilleurs serveurs du circuit et en concrétisant chacune de ses occasions de bris.

Ce triomphe au Canada a marqué le début d’un été historique pour Nadal, qui est devenu le troisième joueur à réaliser le « Summer Slam » en remportant le tournoi canadien, Cincinnati et les Internationaux des États-Unis.

2018 – Toronto

  • Tête de série : 1re
  • Finale : il bat Stefanos Tsitsipas 6-2 et 7-6(4)
  • Tête de série vaincue : 1
  • Manche perdue : 1
  • Jeux perdus : 48

Après que Nadal eut encore une fois dominé la saison sur terre battue en remportant quatre des cinq tournois auxquels il a pris part, il n’avait pratiquement pas joué sur surface dure, car il avait dû abandonner à Melbourne et n’était revenu au jeu que sur l’argile.

Pourtant, il s’est présenté à Toronto en pleine possession de ses moyens après avoir conquis sa 11e couronne à Roland-Garros et atteint le carré d’as à Wimbledon.

Nadal n’a pas semblé rouillé sur les terrains du Sobeys Stadium, et il a réussi à faire son chemin malgré des adversaires de taille comme Stan Wawrinka et Marin Cilic, qui a bien failli surprendre le favori en quart de finale après avoir dominé la manche initiale.

Une victoire tactique contre Karen Khachanov a permis à Nadal d’atteindre la finale contre un jeune Stefanos Tsitsipas, qui disputait sa première finale du Circuit Masters 1000 après avoir fait tomber quatre membres du Top 10.

Nadal n’avait pas l’intention d’être le cinquième. Il a aisément empoché la manche initiale et semblait s’acheminer vers la victoire lorsqu’il menait 5-3 au deuxième acte sur le service de Tsitsipas. Dans une tournure étrange, le bon esprit sportif de l’Espagnol a freiné son élan lorsque Tsitsipas a raté un premier service à 30-15 alors qu’un amateur criant pendant son lancer. Le Grec a demandé à l’arbitre de reprendre son service et Nadal a insisté pour que le jeune joueur puisse avoir ses deux balles, ce que l’arbitre a accepté. Tsitsipas a ensuite gagné son jeu au service.

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Ce moment a semblé donner un souffle de vie à Tsitsipas, qui a brisé l’Espagnol alors que Nadal servait pour le titre au jeu suivant. Il a ensuite réussi à forcer la tenue d’un jeu décisif, mais c’est là que sa remontée s’est arrêtée, car Nadal lui a fermé la porte au nez pour s’emparer de son quatrième trophée au Canada.

Grâce à ce triomphe, le Canada est devenu le tournoi sur surface dure le plus réussi de Nadal, brisant l’égalité avec Indian Wells et les Internationaux des États-Unis. Après la finale, il a déclaré à la presse avec un sourire en coin : « Le Canada est un endroit où je me sens à l’aise. Je joue bien. Et j’ai joué en portant les couleurs du Canada toute la semaine », faisant référence à ses vêtements rouges et blancs qu’il avait portés en 2018.

En 2018, Toronto a été le seul tournoi sur ciment que Nadal a traversé sans blessure. Il n’a pas perdu un match complété sur cette surface cette année-là, puisqu’il n’a disputé que trois tournois et a abandonné en raison d’une blessure lors des deux autres (Melbourne et New York).

2019 – Montréal

  • Tête de série : 1re
  • Finale : il bat Medvedev (8e) 6-3 et 6-0
  • Têtes de série vaincues : 2* (plus une victoire par forfait)
  • Manche perdue : 1
  • Jeux perdus : 29* (plus un forfait)

En 2019, Nadal en était à sa 19e saison en tant que joueur de tennis professionnel, mais malgré tout ce qu’il avait accompli jusqu’à présent, il restait une chose qu’il n’avait jamais réussie : défendre un titre sur surface dure.

L’Omnium Banque Nationale lui en a donné l’occasion puisqu’il était le favori de l’épreuve qu’il avait déjà remportée plus de fois que tout autre tournoi autre que sur l’argile.

Son parcours a été similaire à celui de l’année précédente à Toronto, où il n’a perdu qu’une seule manche, la première de son quart de finale contre un vétéran (6-2), avant de battre une étoile montante en finale.

Fabio Fognini a donné du fil à retordre à l’Espagnol en huitième de finale, jouant à fond le premier acte pour créer une possible surprise. Mais Nadal a su se montrer plus patient que le volatile Italien et n’a perdu que trois jeux dans les deux dernières manches.

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Gaël Monfils n’a pu participer à leur demi-finale, donnant au champion en titre un billet gratuit pour la finale, ce qui signifiait qu’il était en pleine forme pour son duel ultime contre Daniil Medvedev. Nadal n’avait pas l’intention de laisser filer sa chance de conquérir deux titres consécutifs sur surface dure. Il a facilement vaincu le futur numéro un mondial en un peu plus d’une heure pour remporter les grands honneurs.

Comme en 2013, le titre a Montréal a précédé un triomphe aux Internationaux des États-Unis, où il a également battu Medvedev, mais dans une finale beaucoup plus serrée.

Nadal est le deuxième champion le plus titré au Canada. Il est l’un des six joueurs à avoir gagné à Toronto et à Montréal consécutivement. Il a remporté l’Omnium Banque Nationale 38 pour cent des fois où il a participé au tournoi canadien (5/13) et, comme il n’a pas évolué au Canada depuis ses deux titres consécutifs en 2018-2019, il prendra sa retraite sur une séquence de neuf victoires au Canada.

Merci pour tous ces souvenirs, Rafa. VAMOS !

Les meilleures joueuses de l'ATP seront de retour à Toronto l'été prochain pour l’édition 2025 de l’Omnium Banque Nationale du 27 juillet au 7 août, au Sobeys Stadium. Les billets sont déjà en vente. Achetez les vôtres dès aujourd’hui !

Photo vedette : Tennis Canada